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Aglae, l'accélérateur de particules au service de l'art, renaît dans une version plus performante

Le fleuron du Centre de recherche et de restauration des musées de France est inauguré jeudi à Paris. L'accélérateur de particules Aglae, un outil dédié à l'art et à la découverte de ses secrets de fabrication, a vu ses performances multipliées. 

Article rédigé par Anne Chépeau
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
AGLAE, au travail pour analyser une statuette du trésor des bronzes de Bavay. (Christophe HARGOUES / C2RMF / AGLAE / CNRS Photothèque)

La ministre de la Culture, Françoise Nyssen, et la ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Frédérique Vidal, inaugurent jeudi 23 novembre la nouvelle version de l'accélérateur de particules Aglae. Un matériel ultra performant pour percer le mystère des oeuvres d'art.

À la découverte des performances d'Aglae : un reportage d'Anne Chépeau

C’est au cœur de Paris, sous le jardin des Tuileries, que se niche l’accélérateur Grand Louvre d’analyses élémentaires (Aglae), le seul accélérateur de particules au monde exclusivement dédié à l’étude des œuvres d’art. L'appareil est installé au Centre de recherche et de restauration des musées de France (C2RMF), au 3e sous-sol du laboratoire, sous la cour du Carrousel au Louvre. Isabelle Pallot-Frossard dirige le C2RMF. Elle décrit "une sorte de blockhaus"

C'est une grande salle bardée d'un doublage en plomb et en béton très épais pour éviter que les irradiations produites ne soient dangereuses pour la santé humaine.

Isabelle Pallot-Frossard, au centre de recherche et de restauration des musées de France

à franceinfo

Dans ce blockhaus aux allures de salle des machines, le nouvel Aglae, long de 27 mètres, développé avec le CNRS, a remplacé l’ancien accélérateur de particules démonté en juillet 2016 après 28 ans de bons et loyaux services.

AGLAE, un outil impressionnant installé sous la cour du Carrousel au Louvre; (Christophe HARGOUES / C2RMF / AGLAE / CNRS Photothèque)

La précision : un atout d'Aglae

À présent, quatre ingénieurs travaillent sur le nouvel outil beaucoup plus performant. Le faisceau qui en sort et qui vient impacter les œuvres d’art pour livrer leurs secrets de fabrication, est plus stable et plus petit, ce qui permet d’analyser de minuscules zones. Et surtout, Aglae, avec ses détecteurs puissants, va pouvoir être utilisé plus largement. "Il permettra de diminuer la dose d'irradiations apportée à l'œuvre", explique directrice du centre de recherches. Ce qui ouvre de nouveaux horizons. 

On espère travailler sur les peintures de chevalet, exclues jusqu'ici parce qu'elles sont constituées de matériaux fragiles, comme les liants, les vernis, certains pigments, des matières colorantes sensibles aux énergies apportées et qui peuvent se transformer.

Isabelle Pallot-Frossard

à franceinfo

Une automatisation au service des musées 

L’accélérateur va fonctionner 24 heures sur 24 et pouvoir enfin satisfaire les nombreuses demandes des musées français mais aussi européens. Pour ses débuts, le nouvel Aglae a analysé des pièces en bronze du trésor gallo-romain de Bavay (Nord).  Il s'agit de pièces incrustées de métaux précieux dont on connaît désormais la nature exacte. Ce sont des informations essentielles pour les historiens de l’art.

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