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Baisse de la vaccination : ne pas se faire vacciner, c'est faire "courir un risque aux autres"

Jean-François Bach, immunologiste, déplore notamment le fait que seuls 26% des personnels de santé sont vaccinés contre la grippe.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Une pharmarcienne de Clermont-Ferrand vaccine contre la grippe, le 16 octobre 2018. (CLAUDIE HAMON / FRANCE-BLEU PAYS D’AUVERGNE)

"Pour la majorité de la population qui ne se fait pas vacciner c'est un manque d'information, une négligence", affirme vendredi 2 novembre sur franceinfo Jean-François Bach, immunologiste, alors que seuls 26% des personnels de santé se sont fait vacciner contre la grippe les années passées, selon le ministère de la Santé.

"S'il y a des personnes qui devraient être informées du problème de santé publique que représente le retard à la vaccination, c'est bien" les personnels de santé, souligne l'immunologiste qui tient à rappeler "qu'il n'y a pas d'effet secondaire des vaccins actuels". Jean-François Bach souligne que, ne pas se faire vacciner, c'est "perdre une protection" pour soi-même, mais surtout faire "courir un risque aux autres".

franceinfo : Êtes-vous surpris que seul un quart des personnels de santé se vaccine contre la grippe ?

Jean-François Bach : Je ne suis pas surpris. C'est particulièrement triste. S'il y a des personnes qui devraient être informées du problème de santé publique que représente le retard à la vaccination, c'est bien eux. Malheureusement il y a beaucoup de personnes dans la population générale qui ne se font pas vacciner comme ils devraient le faire. C'est dû à des facteurs un peu divers. Certains craignent les effets secondaires. Là, c'est un manque d'information. Il y a des faits scientifiques absolument irréfutables au niveau international qui montrent qu'il n'y a pas d'effet secondaire des vaccins actuels. C'est un problème franco-français. Beaucoup des problèmes qu'on craint en France ne sont pas discutés à l'étranger. Et il y cette paresse, cette négligence : on ne va pas se faire vacciner parce qu'on n'a pas le temps.

La possibilité d'aller se faire vacciner dans les pharmacies, cela va dans le bon sens ?

Tout ce qui facilitera la vaccination est une chose utile. Il faut dire que les anti-vaccins ne représentent qu'une minorité. Pour la majorité de la population qui ne se fait pas vacciner c'est un manque d'information, une négligence. Tout ce qui pourra les aider, marchera. Il faut informer les gens que, à la fois ils perdent eux-mêmes une protection, mais surtout ils font courir un risque aux autres. Ils ne sont pas conscients de la responsabilité collective. Encore plus pour le personnel de santé. Même pour la dame de 50 ans qui va voir sa mère âgée, elle fait courir un risque à sa mère qui est très grave.

Est-ce qu'il y a en France une forme de mouvement anti-vaccin qui s'est formé en France ?

C'est vrai. Malheureusement, une enquête internationale publiée il y a deux ans montrait que la France est le pays au monde où il y a la plus grande réticence pour le vaccin. Le pays où on a découvert le vaccin avec Louis Pasteur. Cette réticence, elle vaut pour tous les vaccins. L'épidémie de rougeole qui a eu lieu dans le Sud-Ouest a fait prendre conscience qu'il y avait un véritable problème. C'est inadmissible qu'aujourd'hui il y ait encore des épidémies de rougeole dans un pays comme le nôtre. C'est simplement dû à la diminution de la couverture vaccinale.

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