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Un collège d'experts a été désigné vendredi après le suicide en 2007 d'un adolescent traité par du Roaccutane

C'est le tribunal de grande instance de Nanterre qui l'a désigné, saisi par les parents de l'adolescent."C'est la première fois que des experts sont désignés pour apprécier la qualité des mises en garde de la notice attachée aux médicaments pour savoir si elles sont suffisamment claires", s'est réjoui l'avocat du père, Me Gilbert Collard.
Article rédigé par France2.fr avec AFP
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Curacné, un générique du Roaccutane (F2)

C'est le tribunal de grande instance de Nanterre qui l'a désigné, saisi par les parents de l'adolescent.

"C'est la première fois que des experts sont désignés pour apprécier la qualité des mises en garde de la notice attachée aux médicaments pour savoir si elles sont suffisamment claires", s'est réjoui l'avocat du père, Me Gilbert Collard.

Les parents d'Alexandre sont convaincus que la mort de leur fils, retrouvé pendu en juillet 2007 à un arbre à Nice, est liée à la prise de ce traitement qu'il suivait depuis sept mois. Il était traité avec deux génériques du médicament Roaccutane.

L'avocat du père d'Alexandre Voidey a assigné les laboratoires Roche, en leur qualité d'inventeurs du traitement à l'isotrétinoïne (Roaccutane), et Pierre Fabre et Expanscience, qui commercialisent les deux médicaments (Curacné et Procuta) ingérés par la victime.

Lors de la dernière audience mi-mars, les avocats de la défense ne s'étaient pas opposés à une expertise tout en soulignant qu'un médicament était toujours "toxique" et qu'en l'espèce le Roaccutane était un "traitement de dernière intention, révolutionnaire, qui avait guéri des millions d'acnéiques sévères".

Un médicament à l'origine de nombreux litiges
L'avocat des laboratoires Pierre Fabre, Me Alain Gorny, a accueilli cette décision comme "une bonne nouvelle". "On va pouvoir aller au fond des choses, nous sommes convaincus que l'expertise confirmera le grand nombre d'études ayant conclu à l'absence de lien entre l'isotrétinoïne et les suicides", a-t-il ajouté.

Par ailleurs, le juge a relevé que les éléments médicaux "ne permettaient pas de mettre en évidence ni une faute des laboratoires ni un défaut du produit, ni un lien de causalité avec le geste", selon Me Gorny.

Roche, inventeur de la molécule du Roaccutane, avait demandé à être mis hors de cause car l'adolescent n'avait pas pris le médicament qu'il commercialisait. Mais il n'a pas été écarté de la procédure.

Mi-février, Roche avait assuré que son médicament, qu'il commercialise depuis 20 ans, était "sûr" et "efficace", ajoutant qu'il avait néanmoins effectué des provisions pour faire face aux nombreux litiges.

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