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Trois questions sur la suppression du Pass contraception en Ile-de-France

Les associations féministes s'insurgent vendredi de la suppression du "Pass contraception" par le conseil régional d'Ile-de-France.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Un pass contraception photographié le 5 août 2014. (AFP)

Le Conseil régional d'Ile-de-France a fait voter en toute discrétion le 7 avril, la suppression du Pass Contraception, rapporte le journal Marianne mercredi 13 avril. Lors de la séance plénière, la vice-présidente Farida Adlani a estimé que le dispositif avait été "un échec" et que la région avait décidé "de ne plus le maintenir".

Une décision fortement contestée par les associations féministes qui y voient une pénalisation de plus pour les personnes les plus précaires. Francetv info fait le point.

Qu'est ce que le pass contraception ?

Mis en place en 2011 en Ile-de-France, le Pass contraception permet aux lycéen-n(e)s et apprenti(e)s d'accéder gratuitement et anonymement à des contraceptifs, des tests de dépistage et des consultations médicales.

Anonyme, cet outil d'information et de prévention contre les grossesses non désirées et les infections sexuellement transmissibles (IST) a été distribués près 2 000 fois depuis sa mise en place.

Pourquoi a-t-il été supprimé ?

Selon la présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse, le Pass a été supprimé car "c'est un échec", rapporte Le Monde. "Pour 500 lycées publics, ça fait 40 euros par lycée, soit 4 centimes par lycéen. Ces 20 000 euros étaient inscrits au budget mais pas dépensés", a-t-elle expliqué.

Dans le budget 2015, 20 000 euros ont été affichés, mais aucun centime n'a été dépensé, et donc "zéro pass distribué", précise la Région. Face à la colère des associations, Valérie Pécresse a promis de travailler sur un autre dispositif "qui sera plus efficace et plus adapté que celui du Pass". Le Conseil régional précise avoir relevé à 250 000 euros la part du budget destiné au soutien des centres IVG (contre 95 000 euros dépensés en 2015 pour un budget de 2 millions) et à 300 000 euros celui pour la campagne d'informations et de prévention (contre 280 000 euros dépensés en 2015, pour un budget de 300 000 euros).

Comment réagit l'opposition ?

"Pour des motifs budgétaires, supprimer le Pass contraception, c'est pénaliser, une fois de plus, les plus précaires", proteste l'association Osez le féminisme ! Dans le contexte actuel, "où des centres IVG disparaissent, où les Plannings familiaux manquent de ressources, et où les cours d'éducation sexuelle reposent largement sur la bonne volonté des établissements scolaires, cette suppression signe un vrai recul", rajoute-t-elle.

Pour le groupe socialiste au Conseil régional, cette décision est une manière pour Valérie Pécresse et sa majorité "de récompenser insidieusement les membres du mouvement d'extrême droite 'Sens commun' ayant rejoint sa liste aux dernières élections régionales". De son côté, la ministre de l'Education Najat Vallaud-Belkacem a fait le rapprochement entre cette décision, et l'anniversaire des trente ans de la disparition de Simone de Beauvoir.

Contrairement à une rumeur, le budget de la région Auvergne-Rhône-Alpes a lui été voté jeudi, en maintenant le Pass contraception-prévention.

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