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Travailler de nuit accroît le risque de certains cancers chez les femmes

Le risque augmente en moyenne de 19% pour les femmes travaillant de nuit pendant plusieurs années, et encore plus pour les cancers de la peau et du sein.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Une infirmière travaillant de nuit dans un hôpital d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) pousse un patient, le 14 novembre 2012. (AMELIE BENOIST / AFP)

On sait que le travail de nuit n'est pas idéal pour la santé, mais une nouvelle étude établit qu'il est lié, chez les femmes, à un risque plus important de développer certains cancers. Selon le travail de chercheurs publié lundi 8 janvier dans la revue américaine Cancer Epidemiology, Biomarkers and Prevention, le risque de cancer augmente de 19% en moyenne chez les femmes travaillant de nuit pendant plusieurs années.

Le travail des scientifiques est en fait une méta-analyse de 61 études, couvrant 3,9 millions de participants et 114 628 cas de cancer en Europe, Amérique du Nord, Asie et Australie. Ces chercheurs, dont le cancérologue Xuelei Ma, de l'université du Sichuan à Chengdu (Chine), ont voulu déterminer si le fait de travailler de nuit pendant de longues années pouvait accroître le risque de onze types de cancer chez les femmes. Une autre analyse a été effectuée sur les effets du travail de nuit pour six types de cancer parmi des infirmières.

Un risque accru de 41% pour le cancer de la peau

L'étude conclut que le travail de nuit pendant de longues années peut accroître le risque de onze types de cancers, au premier rang desquels le cancer de la peau, dont le risque augmente de 41% par rapport aux femmes ne travaillant pas de nuit. Les autres augmentations les plus notables sont celles du risque de cancer du sein (32%) et les cancers du système digestif (18%).

Les chercheurs ont déterminé que le travail nocturne augmente le risque de cancer du sein de 3,3% par tranche de cinq ans dans une équipe de nuit.

Les infirmières particulièrement touchées

Dans le cas du cancer du sein, les chercheurs précisent que l'accroissement du risque n'a été constaté que chez des femmes travaillant en Amérique du Nord et en Europe. "Il est possible que ces femmes aient un taux plus élevé d'hormones sexuelles, ce qui est associé avec le risque de cancers hormonodépendants comme le cancer du sein", avance Xuelei Ma. 

Dans le groupe des infirmières, celles qui travaillaient de nuit avaient un risque nettement plus grand de cancer du sein (58%) ainsi que de cancer gastro-intestinal (35%) et du poumon (28%). De tous les métiers, les infirmières sont le groupe de femmes avec le risque le plus élevé de cancer du sein en travaillant la nuit pendant plusieurs années. Mais cette fréquence accrue pourrait aussi s'expliquer par les connaissances médicales des infirmières et le fait qu'elles se soumettent plus fréquemment à des examens médicaux, relèvent les auteurs.

Une autre explication réside dans les contraintes du travail d'infirmière, qui peut souvent être plus intense la nuit.

Le travail de nuit (entre 21 heures et 6 heures) a été classé en 2007 comme "cancérogène probable" par le Centre international de recherche sur le cancer, rattaché à l'OMS. 

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