Sport : quand la recherche du bien-être devient une obsession
Faire du sport est une chose, mais devenir dépendant d'une pratique journalière de plusieurs heures en est une autre. Cela s'appelle la bigorexie, une pathologie reconnue par l'Organisation mondiale de la Santé.
Dès 5 heures du matin, Sandrine enfourche son vélo d'appartement. "C'est 40 minutes, c'est de la haute intensité", confie cette dernière. Elle fait du sport six jours sur sept. Depuis 20 ans, l'enseignante à l'université court également au moins deux marathons par an. "C'est vrai que ça peut sembler être de l'addiction", reconnaît-elle, même si elle assure que cela "n'empiète pas sur [s]a vie professionnelle ou privée". En soirée, elle retrouve son club d'athlétisme à Angers (Maine-et-Loire). Les passionnées comme elle viennent sécréter des endorphines, les hormones produites par l'organisme pendant l'effort.
Quand la pratique devient excessive
Servane Heudiard, elle, fait 5 heures de sport par jour. "Il ne faut pas me fréquenter quand je n'ai pas fait mes séances de sport dans la journée", prévient-elle. Elle est dépendante à l'activité physique, une maladie appelée bigorexie, reconnue depuis dix ans par l'Organisation mondiale de la Santé. "Exactement comme un drogué qui n'a pas eu sa dose", décrit-elle. Après plusieurs accidents provoqués par la fatigue, elle a un peu levé le pied, et écrit désormais un livre pour se confier. "Je voulais franchir le pas pour aider tous ceux qui sont dans ma situation", dit-elle. Comment déceler une pratique excessive ? "S'il s'agit d'un usager, il s'en rend compte quand il a des blessures, (…) quand son entourage lui fait des remarques", note le docteur Dan Véléa, psychiatre et addictologue. Aujourd'hui, 15% des professionnels ou amateurs souffriraient de bigoterie.
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