Route du Rhum 2018 : François Gabart livre ses secrets pour relever ce défi physique
La Route du Rhum est une course mythique qui a lieu tous les quatre ans. François Gabart, qui détient le record du tour du monde en solitaire depuis 2017, traversera l'Atlantique dans la catégorie Ultime.
Un sommeil fractionné, une alimentation encadrée et calculée
Pendant plusieurs jours, le skipper de 35 ans va vivre seul sur son bateau. Récupérer le plus rapidement possible est l'un des défis majeurs lors d'une course en mer. Car la navigation est un sport très exigeant. "Il faut être très complet. Il faut être capable d'être puissant, endurant, explosif, rapide... Mentalement, il faut être capable d'être concentré 24 heures sur 24. Même quand on dort, il faut toujours conserver une certaine vigilance", explique le jeune skipper.
Même si le coin cuisine du bateau est plutôt sommaire, pour rester en forme et garder toutes ses facultés, c'est aussi dans l'assiette que cela se passe. Avant le départ de la course, l'avitaillement est pensé dans le moindre détail. Avec pour seuls ustensiles, une cocotte et une bouilloire, en mer le skipper doit avoir un apport énergétique très important, entre 4.000 et 5.000 calories par jour. Tout est élaboré pour répondre à un double objectif : pas de carence et pas de poids superflu à bord du voilier.
Paré à toute épreuve
Et pour espérer franchir la ligne d'arrivée en tête, le skipper doit aussi prendre soin de sa santé. Brûlures, irritations liées à l'humidité et au manque d'hygiène, fractures... Les accidents à bord peuvent être nombreux et graves. Alors il n'y a pas que la trousse à pharmacie qui n'est jamais bien loin : "On est dans un environnement où ça peut bouger, où on peut se faire projeter donc on s'équipe de protections, comme un casque, pour éviter certaines blessures".
François Gabart connaît la Route du Rhum. Il l'a même déjà gagnée en 2014. Cette année, son bateau sera encore plus rapide ce qui fait craindre de nouvelles difficultés : "L'augmentation de la cinétique des bateaux et la surenchère de puissance font que l'on craint l'apparition d'autres pathologies, redoute le Dr Laure Jacolot, médecin du sport, les nouveaux bateaux, les nouveaux supports et notamment les extrêmes sur lesquels va naviguer François Gabart vont probablement être pourvoyeurs de lésions beaucoup plus graves que ce que l'on a connu. On se prépare ainsi à avoir de la grosse pathologie trauma-thoracique, type accident de la voie publique".
Pendant la course, le skipper pourra joindre son médecin 24 heures sur 24 en cas de besoin. Si tout se passe bien, François Gabart espère remporter sa deuxième Route du Rhum.
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