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Pollution des terrains de sport : "On parle souvent des pics de pollution, le vrai problème c'est l'exposition chronique"

Le docteur Gilles Dixsaut, président du Comité francilien contre les maladies respiratoires a réagi lundi à la publication d'un document de Greenpeace alarmant sur la présence de polluants atmosphériques toxiques autour des stades urbains.

Article rédigé par franceinfo
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Une joggeuse dans le parc Andre Citroen à Paris, le 16 décembre 2016. (NICOLAS KOVARIK / MAXPPP)

L'organisation mondiale Greenpeace a publié lundi un document alarmant sur la présence de polluants atmosphériques nocifs et toxiques, tels que le dioxyde d'azote, aux abords des terrains de sport à Paris, à Lyon et à Marseille. "On parle souvent des pics de pollution, mais le vrai problème c'est l'exposition chronique", prévient Gilles Dixsaut, docteur et président du Comité francilien contre les maladies respiratoires, lundi 11 juin sur franceinfo.

franceinfo : Faire du sport dans une grande ville ou en périphérie, c’est dangereux pour la santé ?

Tout dépend d’où l’on se trouve. A proximité des grands axes routiers et des axes à grande circulation à l’intérieur de la ville, c’est dangereux car on inhale une quantité importante de polluants, particulaires ou gazeux, comme le dioxyde d’azote. Ce sont des irritants des voies aériennes, donc pour la santé, ce n’est pas merveilleux. On a intérêt à faire du sport dans les endroits les moins pollués, même si c’est en ville. Vous avez des voies secondaires, dans lesquelles on a une circulation relativement limitée, et l’on s’aperçoit en faisant des mesures sur site, que dans ces voies et dans certains quartiers, on a des niveaux de pollution qui sont moins élevés. A Paris par exemple, en mesurant la pollution au niveau du boulevard périphérique-Est ou au niveau des boulevards des Maréchaux, pourtant distants de 100 ou 200 mètres, on a des niveaux de pollution extrêmement différents.

Quelles sont concrètement les conséquences de l’inhalation de ces polluants sur la santé ?

Il s’agit là d’une exposition chronique aux polluants. On parle très souvent des pics de pollution mais ce n’est pas là le vrai problème. Le vrai problème c’est l’exposition chronique, qui a pour effet d’une part d’aggraver des maladies respiratoires existantes, mais aussi un effet cardio-vasculaire. C’est une cause majeure de cardiopathie et de thrombogènes, c’est-à-dire des accidents cardiovasculaires cérébraux, des infarctus du myocarde. Au niveau respiratoire ces polluants sont des irritants des voies aériennes, qui peuvent provoquer des aggravations du risque de crises d’asthmes et des bronchopathies chroniques obstructives. On a aussi démontré que cette pollution chronique est un facteur de pathologies neurodégénératives, comme les démences.

Que recommandez-vous pour les urbains qui souhaitent faire du sport ?

Il est très important de faire du sport, ou d’avoir une activité physique plus généralement, mais autant le faire en dehors des lieux les plus pollués. Aller faire du jogging dans le Bois de Vincennes ou dans le Bois de Boulogne c’est à la fois plus agréable et moins mauvais pour la santé qu’avenue de l’Opéra. Faire du sport, de la marche notamment, dans des petites rues moins fréquentées, c’est meilleur pour la santé que de le faire au milieu du trafic. La seule prévention c’est de ne pas trop s’exposer à la pollution. C’est un détail, mais il vaut mieux respirer par le nez, qui est un excellent filtre à particules, plutôt que par la bouche. Certains utilisent des masques ordinaires en tissu mais c’est d’un effet qui est probablement minime, c’est plus un placebo qu’autre chose.

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