L'activité sportive associée à la baisse de nombreux cancers fréquents
Des centaines d'études ont déjà identifié une corrélation entre activité physique "de loisir" et réduction du risque de développer un cancer du côlon, du sein et de l'endomètre (tissu tapissant l'utérus). Cependant, les résultats restaient peu concluants pour les autres types de cancers, en raison du trop petit nombre de participants à ces travaux, notent les auteurs d'une nouvelle étude, parue ce 16 mai dans le Journal of the American Medical Association, Internal Medicine.
Afin de trancher la question, ces chercheurs ont passé au crible des données relatives à 1,44 million de personnes âgées de 19 à 98 ans, résidant aux Etats-Unis et en Europe, et suivis durant onze ans en moyenne. Sur cette période, 187.000 nouveaux cas de cancers ont été diagnostiqués. L'analyse des données a confirmé le lien déjà mis en évidence entre le respect des préconisations en terme d'activités sportives (voir encadré) et une forte baisse du risque de cancer du côlon, du rectum, du sein et de l'endomètre, et a révélé neuf autres associations bénéfiques.
Les chercheurs ont ainsi identifié une réduction significative du risque pour les cancers suivants :
- poumon : réduction estimée entre -23% et -29%
- rein : réduction estimée entre -15% et -30%
- œsophage : réduction estimée entre -13% et -63% [1]
- leucémie myéloïde : réduction estimée entre -8% et -30%
- vessie : réduction estimée entre -8% et -28%
- tête et cou : réduction estimée entre -7% et -22%
- estomac : réduction estimée entre -5% et -36%
- myélome : réduction estimée entre -5% et -28%
- foie : réduction estimée entre -2% et -45%
- endomètre : réduction estimée entre -8% et -32%
- côlon : réduction estimée entre -8% et -23%
- sein : réduction estimée entre -7% et -13%
- rectum : réduction estimée entre -5% et -15%
En revanche, les activités physiques "de loisir" ont été liées à un accroissement estimé entre +3% et +8% du risque de cancer de la prostate, et entre +16% à +40% pour le mélanome (un cancer agressif de la peau, "surtout dans des régions très ensoleillées aux Etats-Unis").
L’ensemble de ces données pourrait, au moins en partie, refléter les bénéfices généraux d’une qualité de vie autorisant des activités sportives. Mais les chercheurs ont bien pris soin d’ajuster les résultats en fonction d’autres facteurs liés au développement de cancers (alimentation, tabagisme, etc.)
Dans la plupart des cas, le lien entre activité physique et baisse du risque de cancer a subsisté quelque soit le poids de la personne et qu'il s'agisse d'un fumeur ou non. Pour l'ensemble des cancers, la baisse du risque résultant de la pratique régulière d’exercices a été, en moyenne, de 7%
Le Dr Steven Moore, chercheur du National Cancer Institute et principal auteur de cette étude, juge que ces résultats "montrent que le lien entre exercice et réduction du risque de cancer peut être généralisé à différents groupes de population, y compris parmi les personnes en surpoids et obèses et celles qui ont fumé”.
Source : Association of Leisure-Time Physical Activity With Risk of 26 Types of Cancer in 1.44 Million Adults. S.C. Moore et al. JAMA Intern Med. doi:10.1001/jamainternmed.2016.1548
[1] Les chercheurs estiment qu’il y a 95% de chances que les valeurs qui seraient observées dans l’ensemble de la population soient comprises dans ces intervalles.
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