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Vidéo "On a fraudé sur quatre critères" : quand "Cash Investigation" lance son entreprise d’implants bidons

Publié Mis à jour
Durée de la vidéo : 2 min
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Article rédigé par France 2
France Télévisions

Pour mettre un implant sur le marché, il suffit de suivre une simple procédure et le tour est joué… Extrait de "Implants : tous cobayes ?", une enquête de Marie Maurice et Edouard Perrin diffusée mardi 27 novembre 2018.

"Cash Investigation" (Facebook, Twitter, #cashinvestigati) a tenté le pari fou de décrocher l’autorisation de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) pour une prothèse vaginale fictive. L'ASM, c’est en quelque sorte la police sanitaire française, qui garantit la sécurité des produits de santé depuis les essais initiaux jusqu’à la surveillance après autorisation de mise sur le marché. Première étape : il a fallu créer une vraie société (DMELIZ) et donner un nom au produit star (Esolve-TEM). Pour le commercialiser sur le marché français, le magazine a suivi la procédure : un formulaire à remplir et deux documents obligatoires à fournir, à savoir l’étiquetage du produit et sa notice d’utilisation.

Pour le marquage CE (Conformité européenne), l'équipe a choisi le nom d’un organisme de certification qu'elle n’a pourtant jamais contacté. Un mois plus tard, la réponse arrive par mail : "Vos mails du 20/07/2018 nous sont bien parvenus et votre dossier est en attente de traitement. Vous recevrez un accusé de réception dès que nous aurons procédé à l'enregistrement de vos dispositifs médicaux. Toutefois, vous n'avez pas besoin d'attendre ce document pour faire la mise sur le marché de vos dispositifs médicaux." 

"On s’attend à ce que vous nous arrêtiez…"

En France, les dispositifs médicaux n’ont pas besoin d’une autorisation de mise sur le marché (AMM), contrairement aux médicaments. L’ANSM n’est qu’une chambre d’enregistrement des implants. Elise Lucet est donc allée poser des questions à Jean-Claude Ghislain, son directeur adjoint. "On a fraudé sur quatre critères… Vous êtes la police, alors on s’attend à ce que vous nous arrêtiez. Vous ne nous arrêtez pas, vous nous dites ’Allez-y, mettez ça sur le marché, il n’y a pas de problème’…" lance Elise Lucet.

"Je vous ai donné toutes les explications du fait que vous décrivez", lui répond-il. Cette réponse ne satisfait évidemment pas la présentatrice du magazine d'investigation de France 2. Et le dirigeant de l'ANSM concède : "Je comprends que cela ne vous suffise pas." Effectivement, cela ne suffit pas, alors les équipes de "Cash" ont poursuivi l'enquête, dans le cadre de l’opération "Implant Files", menée en partenariat avec le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ).

Extrait de "Implants : tous cobayes ?", une enquête de Marie Maurice et Edouard Perrin diffusée mardi 27 novembre 2018.

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