Urgences : tous les internes de Mulhouse en arrêt maladie
Les urgences sont toujours en crise. A Mulhouse (Haut-Rhin), l’ensemble des internes du service des urgences est en arrêt maladie depuis le 30 septembre 2019. Ils estiment en effet ne plus pouvoir faire face au manque chronique de médecins titulaires.
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Les internes "ne se sentent pas en sécurité"
"La totalité des internes, quinze, se sont fait porter pâle depuis lundi", a déclaré à l'AFP Fabrice Jaugey, secrétaire général FO au Groupement hospitalier régional Mulhouse Sud-Alsace (GHRMSA), confirmant une information de France Bleu Alsace.
"Ils ne se sentent pas en sécurité, il n'y a pas assez de médecins, il y a des actions pour lesquelles ils devraient être accompagnés par un sénior et ce n'est pas le cas", a expliqué le syndicaliste.
Selon un représentant du syndicat des internes d'Alsace qui a souhaité rester anonyme, les internes "se retrouvent à prendre des décisions qu'ils ne devraient pas prendre et se retrouvent en première ligne face à des situations médicales très graves, ce qui est générateur d'un stress important".
Seuls sept médecins titulaires
Les urgences de l'hôpital de Mulhouse, en grève depuis des mois comme des centaines d'autres services d'urgence en France, font face à de nombreux départs de médecins, épuisés par les conditions de travail. Depuis début octobre, seuls sept médecins titulaires travaillent encore aux urgences, contre plus d'une vingtaine avant l'été.
"Vague de peur"
Cette vague d'arrêts maladie des internes, allant de une à quatre semaines pour des motifs de dépression ou d'épuisement professionnel, "n'était pas anticipée", a expliqué le représentant anonyme du syndicat des internes d'Alsace. "Des internes se sont sentis mal ce week-end et se sont retrouvés en arrêt et cela a créé une vague de peur" chez les autres, a-t-il ajouté.
"Il y a une dégradation progressive des conditions de travail aux urgences de l'hôpital de Mulhouse, avec une fuite des praticiens seniors et quand il n'y a pas assez de médecins, c'est l'interne qui trinque", a dénoncé ce syndicaliste.
Au 2 octobre 2019, six mois après le début du mouvement, le Collectif Inter-Urgences comptait 265 services d’urgences en grève en France, soit plus de la moitié des urgences de l’hôpital public.
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