Un nouveau-né survit après être resté enterré pendant 7 heures
Même si l'histoire finit bien, elle donne froid dans le dos. Un nouveau-né d'une tribu indienne du Brésil a survécu après avoir été enterré sept heures durant par sa famille, ont annoncé jeudi les autorités locales après le sauvetage.
Une infirmière a alerté la police après avoir vu que ce bébé de sexe féminin avait été enterré peu après sa naissance, dans le parc national du Xingu, où vivent de nombreuses tribus autochtones, dans l'Etat du Mato Grosso (ouest). Les autorités ont rendu publique une vidéo montrant des policiers creusant dans le sable pendant la nuit pour déterrer le nouveau-né, dont le cordon ombilical était encore attaché au corps.
Le bébé a été amené à Cuiaba, capitale de l'Etat de Mato Grosso, pour être hospitalisé dans une unité de soins intensifs pour nouveaux-nés. Malgré les sept heures passées sous terre, "l'enfant se porte bien", a expliqué le procureur Paulo Roberto do Prado.
This is the moment a new born baby, buried alive for eight hours, was miraculously dug out from a shallow grave by police in Brazil. Relatives laid the baby girl to rest believing she had died at birth. pic.twitter.com/MU1j3U80Dc
— Daily Hurriyat (@HurriyatPk) 7 juin 2018
Une enquête est en cours
L'arrière grand-mère du bébé, membre de la tribu Kamayura, a été interpellée, a indiqué à l'AFP le procureur. "Nous avons ouvert une enquête pour établir s'il s'agit d'un infanticide où si elle pensait que le bébé était mort-né", a-t-il expliqué.
Les enquêteurs ont interrogé d'autres membres de la famille, avec un anthropologue, un psychologue et des représentants de la Funai, organisme public chargé des tribus indiennes. Selon le procureur, ils cherchaient à établir si cette affaire était liée à des coutumes autochtones. "Comme le père refuse de reconnaître l'enfant et la mère est âgée de seulement 15 ans, nous soupçonnons qu'ils aient pu tenter de tuer le nouveau-né", a affirmé la police locale dans un communiqué.
"Un miraculé"
Comment l'enfant a-t-il pu être retrouvé vivant? "Ce bébe a résisté à un stress énorme, explique le Dr Christophe Prudhomme, urgentiste au SAMU de Seine Saint-Denis et porte-parole de l'Association des médecins urgentistes de France (Amuf). C'est un miraculé : il a bénéficié d'une incroyable conjonction d'éléments favorables qui l'ont sauvé."
Le plus grand danger auquel il a échappé est l'hypothermie. La terre, qui aurait pu le tuer, l'a en fait empêché de mourir de froid. "Les enfants perdent très rapidement de la chaleur si on les laisse nus, à l'air libre, après la naissance. La terre lui a servi de protection thermique, dans une région déjà assez tempérée", continue le médecin. Et cette terre, peu tassée, a recouvert le petit corps sans l'étouffer. "Comme dans une avalanche, il a dû se former une petit poche d'air suffisante pour permettre à l'enfant de respirer."
En plus d'un environnement favorable, le nouveau-né a pu compter sur ses réserves naturelles. Mais il était sûrement "moins une" pour le médecin. "Dans les premières heures de vie, un bébé n'a pas besoin d'être hydraté ou alimenté. Il bénéficie de réserves liées à l'alimentation par sa mère. Mais au bout de sept heures, il était très certainement en train d'arriver au bout de ces réserves."
Comble de la chance, les phénomènes de protection naturels du cordon ombilical ont bien fonctionné. "La nature est bien faite, rappelle le Dr Prudhomme. Lorsque le nouveau-né se met à respirer seul, le cordon ombical se spasme et se ferme. Il arrive que ce système défaille et que les médecins doivent clamper le cordon. Ici, heureusement, tout s'est bien passé."
Risque de séquelles neurologiques
Incroyablement chanceux et apparemment en bonne santé, le nourisson brésilien n'est pourtant pas forcément complétement tiré d'affaire. Le temps le dira. " Il a certes pu respirer, mais peut-être mal, souligne le médecin urgentiste. Si son cerveau a été mal oxygéné, et qu'il a donc souffert d'hypoxie néo-natale, il pourrait développer des séquelle neurologiques au cours de son développement. Ces séquelles peuvent aller d'un retard d'acquisition du langage à une véritable infirmité cérébro-motice."
Même danger si, privé de nourriture, il a souffert d'hypoglycémie, aussi très dommageable pour le cerveau. "Espérons pour cet enfant qu'il ait résisté à ce stress majeur sans souffrance majeure", conclut le médecin.
Dr christophe , porte parole des médecins urgentidtes de france, médecein au samu de seine saint denis
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