Reblochons contaminés : tous les fromages produits à Cruseilles rappelés "par précaution"
Desormais, ce sont tous les reblochons entiers au lait cru issus de la fromagerie Chabert sur son site de Cruseilles (Haute-Savoie) qui sont rappelés et retirés de la vente, par décision du gouvernement. Le 11 mai, seule l'enseigne Leclerc et sa marque Nos régions ont du talent étaient concernées par la procédure de retrait/rappel des reblochons, suite à des cas de contamination par une bactérie E. Coli.
Les reblochons fabriqués à Cruseilles sont notamment vendus sous les marques Chabert, Reflets de France (Carrefour) et Itinéraire des Saveurs (Intermarché), désormais concernées par cette procédure, selon les ministères de l'Agriculture et de la Santé et la fromagerie Chabert, mais toutes les enseignes sont concernées. Les produits fabriqués sur les autres sites de Chabert ne sont pas concernés par cette alerte, précise la fromagerie.
Pas de nouveau cas identifié
Sept enfants âgés d'un an et demi à trois ans, originaires de diverses régions de France, ont été victimes d'une infection à la bactérie E. Coli O26 après avoir consommé du reblochon, dont six ont été hospitalisés, victimes de complications rénales (syndromes hémolytiques et urémiques).
L'un d'entre eux était toujours hospitalisé ce 14 mai, a-t-on appris auprès de Santé publique France, qui indiquait que le bilan était inchangé et qu'il n'y avait donc à ce jour pas de nouveau cas connu.
Quel élevage a contaminé le reblochon ?
Les enquêtes de traçabilité qui ont eu lieu ce week-end ont permis d'identifier un nombre d'élevages laitiers potentiellement à l'origine de la contamination, "mais il faut poursuivre les investigations pour savoir quel est l'élevage, voire le bovin, qui a pu contaminer le reblochon", car ces bactéries "ont pour origine la flore intestinale des bovins", a indiqué à l'AFP Loïc Evain, directeur général adjoint de la DGAL (Direction de l'Alimentation), qui dépend du ministère de l'Agriculture.
Quelque 329 tonnes de fromages fabriqués depuis janvier "étaient susceptibles d'être contaminées", a indiqué M. Evain, qui estime que seule "une petite partie" de cette production a dû être effectivement touchée: "s'il y avait eu une contamination aussi massive, on aurait eu beaucoup plus de cas détectés", estime-t-il. En outre, "parmi ces 329 tonnes, du fromage a été à la fois commercialisé et consommé".
Des enquêtes dans huit élevages
"Là, l'étude épidémiologique a été rapide", a estimé à propos de cette affaire Jehan Moreau, directeur général de la Fnil (Fédération nationale de l'industrie laitière), interrogé lundi par une mission d'enquête parlementaire sur l'affaire Lactalis, alors que "dans certains autres cas, c'est beaucoup plus compliqué".
"Les investigations se poursuivent dans l'entreprise et dans les élevages laitiers fournisseurs afin de déterminer précisément la source de la contamination par E.coli O26", ont indiqué les ministères de l'Agriculture et de la Santé, dans un communiqué commun.
Huit élevages sont encore l'objet d'investigations. Le lait qu'elles ont produit a servi à fabriquer du reblochon non seulement pour Nos régions ont du talent, mais aussi d'autres marques distributeurs, incitant les autorités à retirer l'ensemble de la production de reblochon provenant du site de Cruseilles.
"Il faut éviter d'accuser un maillon plus qu'un autre", a toutefois ajouté M. Evain, rappelant la filière à sa "responsabilité collective", pour "gérer ces manipulations de façon tout à fait hygiénique d'un bout à l'autre".
avec AFP
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