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Non vacciné contre le tétanos, un enfant frôle la mort et reste hospitalisé deux mois

Ses parents, opposés à la vaccination, ont dû couvrir plus de 800.000 dollars de frais médicaux. Ils refusent toujours de faire vacciner leur garçon.
Article rédigé par La rédaction d'Allodocteurs.fr
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En Oregon, 7,6% des enfants en âge d’être à l’école maternelle ne sont pas vaccinés

Cela faisait 30 ans qu’on n’avait pas vu ressurgir le tétanos chez un enfant dans l’Oregon. En 2017, un petit garçon joue dans une ferme quand il se coupe le front. Six jours plus tard, ses parents s’inquiètent : l’enfant serre la mâchoire, a du mal à respirer et connaît de violents spasmes. Ses parents l’emmènent alors au Centre de santé et de science de l’Université d’Oregon. Le verdict tombe rapidement : le petit garçon, non vacciné, a attrapé le tétanos. Si l’épisode a déjà deux ans, il a été rapporté le 8 mars dans la revue médicale Morbidity and Mortality Weekly Report.

57 jours à l’hôpital

L'enfant a passé 57 jours à l’hôpital, et ses frais médicaux se sont élevés à plus de 800.000 dollars. "Pour beaucoup d’entre nous, ça a été difficile de le voir souffrir", se souvient la Dre Judith A. Guzman-Cottrill, spécialiste des maladies pédiatriques infectieuses au Centre de santé et de science de l’Université d’Oregon. C’est elle qui a soigné l’enfant et qui a supervisé l’article paru dans le Morbidity and Mortality Weekly Report. Aujourd’hui, la praticienne est catégorique : elle ne veut plus jamais avoir à traiter cette maladie.

L’article de Morbidity and Mortality Weekly Report paraît au moment même où les Etats-Unis connaissent une importante épidémie de rougeole. L’Oregon, tout particulièrement, a un taux de vaccination parmi les plus faibles : 7,6% des enfants en âge d’être à l’école maternelle ne sont pas vaccinés, cela pour des raisons non médicales, selon l’agence fédérale de protection de la santé publique. De nombreux parents "antivax" sont en effet persuadés que les vaccins peuvent "provoquer" l’autisme, même si cette croyance a été maintes fois démentie par la science.

Aucune immunité́ de groupe contre le tétanos

Il n’existe aucune immunité́ de groupe qui puisse protéger contre le tétanos. Il est donc indispensable d’être à jour dans ses vaccins pour protéger les personnes à risque, parmi lesquelles les nourrissons, les personnes âgées et les personnes immunodéprimées. En France, plusieurs doses sont obligatoires : à 2 mois, 4 mois et 11 mois. Des rappels sont ensuite recommandés à 6 ans, entre 11 et 13 ans, à 25 ans, 45 ans, 65 ans, et tous les dix ans.

Le tétanos est une infection transmise par une bactérie présente sous forme de spores dans le sol. La spore est une forme qui lui permet de résister à des environnements très difficiles, elle reste donc des années présente dans la terre ou dans les intestins de certains animaux. Lorsque l'homme entre en contact avec de la terre contaminée, la spore peut passer dans le sang par l'intermédiaire d'une blessure ou d'une muqueuse. Elle évolue en bactérie, qui va sécréter une substance très toxique, la toxine tétanique. Celle-ci remonte le long des nerfs et agit au niveau des muscles, en empêchant leurs contractions. L'action de la toxine tétanique se fait précisément au niveau de la jonction entre le nerf et la fibre musculaire, en bloquant la transmission des influx nerveux. Les muscles restent alors contractés.

C'est au niveau de la mâchoire que survient la première paralysie : les masséters, les muscles qui nous permettent de mastiquer, sont les premiers atteints. Manger devient d'abord difficile, puis la mâchoire se bloque complètement et il est impossible d'ouvrir la bouche. La paralysie s'étend ensuite au pharynx, au larynx et même aux muscles respiratoires. Les contractures peuvent ensuite s'étendre à tout le corps. Une fois sur deux, le patient décède par arrêt respiratoire ou cardiaque.

"Quand on voit quelqu’un souffrir à ce point, on comprend l’importance de la vaccination"

Le petit garçon de l’Oregon n’avait jamais été vacciné. A son arrivée à l’hôpital, celui-ci a reçu un traitement adapté, dont le vaccin initial contre le tétanos. Mais sa situation étant extrêmement préoccupante, il est resté plus d’un mois sous ventilation artificielle. L’enfant est ensuite resté confiné dans une chambre sombre, avec des bouchons d’oreilles, et très peu d’interactions, afin de contrôler ses spasmes au maximum. Après son hospitalisation, il a été admis dans un centre de réhabilitation, où il est resté 17 jours. Un mois plus tard, il a pu rentrer chez lui.

La Dre Guzman-Cottrill affirme qu’elle restera marquée à vie par l’état du petit garçon : "Quand on voit quelqu’un souffrir à ce point, on comprend d’autant plus l’importance de la vaccination. Ca ne devrait jamais arriver dans un pays comme le nôtre." Cette triste expérience n’a pourtant eu aucune conséquence sur les positions antivax des parents. Bien qu’ils aient été avertis par les médecins que leur garçon avait besoin d’une deuxième dose de vaccin, ceux-ci ont refusé qu’il se la fasse administrer.

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