VIDEO - Sixième tentative pour une greffe de rein
Anne Molmy souffre d'une forme héréditaire du syndrome hémolytique et urémique (SHU), pathologie caractérisée par une destruction des globules rouges (anémie hémolytique), une diminution du taux de plaquettes (thrombopénie), et surtout une atteinte potentiellement grave de la fonction rénale.
Très jeune, les médecins se résignent à prélever ses reins, et la placent sous hémodialyse. Elle bénéficie rapidement d’une greffe, mais quelques semaines plus tard, la SHU prend pour cible le nouveau rein, qui cesse de fonctionner. Quatre nouvelles greffes seront tentées, mais celles-ci se solderont chaque fois, à court ou moyen terme, par le rejet du greffon.
La mise sur le marché d’une molécule expérimentée en 2011 dans les formes bactériennes du SHU (durant la crise dite du "concombre espagnol") a autorisé, en début d’année 2015, une sixième greffe de rein sur Anne. Il s’agit de l’un des traitements les plus chers au monde (plus de 350.000 euros par an), mais la situation d’Anne est jugée suffisamment critique pour que l’expérience soit tentée.
L’opération s’est avérée particulièrement complexe, le nouvel organe ne pouvant pas être raccordé aux mêmes vaisseaux que les fois précédentes. Le professeur Arnaud Méjean, qui a réalisé l’opération, a dû placer ce rein à l’intérieur de l’abdomen, "complètement à l’envers" par rapport à la position normale d’un rein.
"Il y a une très forte probabilité pour que la maladie ne récidive pas sur le greffon d’Anne", juge le docteur Franck Martinez, néphrologue à l’Hôpital Necker. "On peut espérer que sa greffe dure très longtemps, plusieurs décennies, ce qu’on lui souhaite !"
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