Santé : une troisième greffe d'utérus a été réalisée en France à l'hôpital Foch à Suresnes

Une information révélée par France Inter. Une femme née sans utérus a reçu la greffe de celui de sa mère.
Article rédigé par franceinfo
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L'hôpital Foch à Suresnes dans les Hauts-de-Seine. (LUC NOBOUT / MAXPPP)

Après une première en 2019, une deuxième en 2022, une troisième greffe d'utérus a été réalisée en France le 21 octobre dernier à l'hôpital Foch à Suresnes dans les Hauts-de-Seine, révèle mardi 7 novembre France Inter. L'opération a duré pas moins de 18 heures avec au total vingt soignants dans le bloc opératoire.

Les médecins ont d’abord retiré l’utérus de Gaétane, 57 ans, pour le greffer à sa fille Océane, âgée de 30 ans. Océane est atteinte du syndrome de Rokitansky (MRKH), responsable d'une infertilité par agénésie utérine (elle est née sans utérus), qui concerne environ une naissance de bébé fille sur 4 000. "J'ai quand même un organe de ma mère en moi, ce qui est quand même assez fort comme symbole", a-t-elle commenté au micro de France Inter. C’est effectivement dans ce même organe qu’Océane a grandi. Elle doit désormais attendre six mois minimum avant de pouvoir tenter un transfert d’embryon. Mais désormais, son désir de grossesse n’est plus un rêve. 

Une centaine de filles naissent sans utérus chaque année

En France, un troisième bébé est né justement mardi dernier, une petite Léonie. Sa maman, Anaïs, était la deuxième femme à recevoir un utérus, cette fois de la part de sa sœur. Léonie "n'aurait jamais dû être là, s'il n'y avait pas cette technique médicale, s'il n'y avait pas eu ma sœur. On est extrêmement heureux qu'elle soit là", s'est réjouit Anaïs.

Jean-Marc Ayoubi est le gynécologue obstétricien à l’origine de ces trois greffes. À travers ce protocole de recherche, il espère améliorer cette technique pour la rendre plus accessible. "Il est clair que cette technique, est mieux maîtrisée, plus simple et on espère la faire évoluer vers une technique encore plus simplifiée", explique le médecin à France Inter. "Il n’est pas question de donner un faux espoir trop grand à toutes les femmes qui sont nées sans utérus. Et même si ça reste une opération lourde, plus on la pratique et plus on améliore la technique", poursuit-il.

Plus de cent petites filles naissent chaque année sans utérus en France. Ces prouesses médicales sont donc un immense motif d’espoir pour elles. Dans le monde une centaine d'opérations de ce genre ont déjà été réalisés et une cinquantaine d’enfants dans le monde sont nés d’une mère qui a reçu une greffe d’utérus. 

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