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Attentats de Paris : la prise en charge des "blessés psychiques"

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Article rédigé par La rédaction d'Allodocteurs.fr
France Télévisions
On connaît l'importance du suivi psychologique des personnes touchées de près ou de loin par des attentats. Une cellule de soutien psychologique a justement été mise en place à la mairie du XIe arrondissement de Paris, quartier particulièrement visé par les attaques. Y sont pris en charge ceux qu'on appelle les "blessés psychiques" : des personnes impliquées psychologiquement par le drame, et qui sont en demande de soutien.

Devant la mairie du XIème arrondissement… un registre de condoléances. Les habitants du quartier viennent inscrire une pensée, un dessin ou encore un mot de soutien.

A l'intérieur, des victimes, des témoins ou encore des familles endeuillées viennent ici se recueillir… et parler. Laurence a perdu sa fille dans la prise d’otages au Bataclan. 

"Je crois que c'est nécessaire de parler. Il y en a qui se renferment sur eux-mêmes, moi je suis entourée, heureusement, mais j’ai besoin de parler. Je sais que ça va être tellement dur que j'aurai besoin d'un soutien psychologique pendant un bon moment. J'y arriverai, mais il va falloir beaucoup de temps", nous confie-t-elle. 

D'autres sont encore sous le choc de ce qu’ils ont vu et entendu…

"Je crois que je réalise, et il fallait que je me fasse aidée un peu", témoigne Virginie. "On discute une demi heure, elle nous aide à faire le point sur ce qui nous fait mal à nous".

Une dizaine de psychiatres et de psychologues, des professionnels de la Cellule d’urgence médico-psychologique prennent en charge les personnes en souffrance… qui ont besoin d’être écoutées.

"Les patients ont vécu quelque chose de tellement incroyable, inimaginable, inreprésentable d'un point de vue psychique, qu'ils restent bloqués et qu'ils ont du mal à exprimer, ressentir des émotions. Nous, on va ouvrir la porte à ce récit, qui est un récit souvent chronologique... en essayant de faire venir les émotions, pour que petit à petit ils quittent ce monde irréel et reviennent dans la réalité", explique le Dr Christophe Debien, psychiatre.

Maux de tête, tremblements, troubles du sommeil... Ces symptômes peuvent survenir plusieurs jours après le drame… d'où l’importance d'être suivi par un spécialiste qui pourra le cas échéant orienter vers une prise en charge adaptée.

Cette cellule de crise a déjà pris en charge plus de 200 personnes depuis samedi, lendemain des attentats.

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