Sidaction : la prévention en prison
À l'occasion du Sidaction, la maison d'arrêt d'Amiens (Somme) organise pour la première fois des rencontres entre détenus et professionnels de santé pour lutter contre les idées reçues autour du virus. Reportage.
"Les gens pensent que c'est une histoire ancienne". Et pourtant, le sida existe toujours, même s'il se soigne, on n'en guérit pas. Dans cette maison d'arrêt, la population est masculine ; en majorité des jeunes qui n'ont pour la plupart que très peu d'information sur le virus. "On leur parle des modes de transmission (...) On sait qu'il y a des relations sexuelles en prison. C'est tabou, c'est sur, mais on sait que ça existe donc on veut quand même faire de la prévention", explique Corine Prévost, infirmière hospitalière de la maison d'arrêt d'Amiens (Somme). En prison, la promiscuité augmente les risques de transmission, et ils sont nombreux. "Je pense que dans la prison il y en a qui doivent être séropositifs (...) Le risque c'est les douches ; s'ils sont pieds nus, une coupure, une bagarre... il y a des relations sexuelles", assure un détenu.
Les risques de transmission du sida sont toujours élevés
Une centaine de détenus se sont portés volontaires pour participer aux ateliers Sidaction. L'atelier tatouage a beaucoup de succès : ici, c'est un tatoueur professionnel qui présente les bons usages, puisque les tatouages sauvages sont l'un des risques de transmission de la maladie. Ils sont souvent réalisés par les détenus eux-mêmes avec des machines artisanales et des aiguilles souillées. En prison comme ailleurs, les risques de transmission du sida sont toujours élevés, mais la prévention s'est relâchée depuis une vingtaine d'années.
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