Le SIDA, un virus destructeur
Retour sur l’histoire de cette maladie qui a pris la vie de 35 millions de personnes.
En 1981, cinq patients homosexuels se présentent dans un hôpital de Los Angeles. Ils présentent tous une forme grave de pneumonie. Les médecins Michael Gottlieb et Joël Weisman étudient ces cas et concluent à une nouvelle maladie jusque-là inconnue.
Deux ans plus tard, après plusieurs mois de recherches, une équipe de trois chercheurs français annonce avoir découvert un nouveau virus. D’abord baptisé LAV, il sera renommé VIH quelques mois plus tard.
Parmi ces chercheurs français à l’origine de la découverte du sida, il y a Françoise Barre-Sinoussi : « Bien sûr le plus dur à vivre c’est pour les personnes qui vivent avec le virus eux-mêmes mais par ricochet nous avons ressenti ça nous aussi, les chercheurs et bien sûr le personnel soignant. C’était une période dramatique. »
Le SIDA est progressivement représenté au cinéma
Les recherches débutent alors pour trouver un remède au virus. En 1987, l’AZT arrive sur le marché. Initialement conçu pour combattre le cancer, ce premier médicament ralentit la progression du virus. Neuf ans plus tard, la trithérapie permet aux malades de vivre plus longtemps, malgré les effets secondaires. Depuis 2012, un nouveau médicament, le Truvada, permet de réduire le risque d’infection. Pour être efficace, il doit être pris avant et après un rapport sexuel à risque.
Des associations aussi, commencent à voir le jour. Act-Up Paris est créée en 1989. Ses membres multiplient les opérations coup de poing pour alerter l’opinion publique et faire bouger la classe politique. Parmi leurs actions restées célèbres, ils couvriront l’obélisque de la Place de la Concorde d’un préservatif géant en 1993.
Le virus atteint tout le monde. Certaines célébrités décèdent du VIH, comme le chanteur Freddie Mercury, du groupe Queen, en 1991. Le SIDA est aussi progressivement représenté au grand écran. En 1992, Cyril Collard réalise le film « Les Nuits fauves », dans lequel il incarne le rôle autobiographique d’un artiste bisexuel atteint par le virus. Il décédera six mois après la sortie du film.
Les nouvelles infections chez les adultes ont diminué
Le nombre de victimes du virus est exponentiel. En 1994, il est considéré comme la première cause de mortalité des Américains de 25 à 44 ans, avec 41 930 décès dans l’année. Deux ans plus tard, en France, on dénombre 30 000 morts de la maladie en 13 ans.
En 2016, le nombre de personnes mortes de la maladie dans le monde atteint le million. Depuis le début de l’épidémie, le SIDA a causé la mort de 35 millions de personnes. C’est en Afrique que le virus fait le plus de victimes. Deux infections sur trois ont lieu sur le continent africain. Chaque heure, 26 adolescentes de 15 à 19 ans sont contaminés.
Cependant, selon les chiffres publiés le 1er décembre dernier par l’Onusida, programme de coordination de l’ONU contre le SIDA, les nouvelles infections d’enfants ont baissé de près de moitié depuis 2010, ce qui découle notamment de la prise de traitements antirétroviraux empêchant la transmission de la mère à l'enfant. L’Onusida note également que chez les adultes, les nouvelles infections ont diminué de 11% entre 2010 et 2016.
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