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"Je savais pas qu'on pouvait mourir du sida" : les jeunes relâchent la garde devant ce virus qu'ils connaissent mal

À l'occasion du Sidaction, qui débute vendredi, franceinfo est allé rencontrer des jeunes à Marseille pour évoquer avec eux la question du VIH. Ils témoignent souvent de leur méconnaissance du virus et semblent négliger les moyens de s'en protéger.

Article rédigé par Maxime Fayolle
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Un homme tient dans ses mains un préservatif (illustration). (ODILON DIMIER / MAXPPP)

Sur le Vieux-Port, les jeunes Marseillais ne sont pas tous au point lorsqu'on évoque le VIH, à l'image de Lino et Malcolm, 17 ans tous les deux. "Je savais pas qu'on pouvait mourir du sida... Les différentes transmissions ?, s'interroge le premier. Par voie euh...Mhmm..., hésite son camarade. Je ne connais pas bien les termes en fait..." 

Vendredi 26 mars débute le Sidaction, et selon un sondage Ifop mené sur des 15-24 ans et publié mercredi, trois jeunes sur dix s'estiment mal informés sur le sida et le VIH. Pourtant, en France, 170 000 personnes vivent avec le virus. Si les progrès de la médecine, notamment avec les trithérapies, permettent de contenir le virus, ce dernier continue à tuer et se transmettre.

Pour Camille, le VIH est surtout un virus dont on ne parle plus beaucoup. "Quand on en parle, on en parle souvent au passé, explique-t-elle. On l'entend dans des films, des reportages, comme ça à l'école, en tout cas on survole beaucoup sur le sujet. Ce n'est pas vraiment approfondi."

"Moi, j'ai eu la chance de pouvoir en parler assez librement avec mes parents et tout. Mais je pense que c'est pas le cas de tout le monde."

Camille

à franceinfo

Il est vrai que le sujet peut parfois être tabou en famille et ce sont donc des associations qui vont faire œuvre de pédagogie sur les maladies sexuellement transmissibles. Grégory Dodane et chargé de prévention pour l'association Enipse à Marseille. "Je crois qu'il y a une peur d'aborder certains sujets sexuels", indique-t-il.

"On en parle moins ces derniers temps. Il y a quand même des idées, des vieilles rumeurs qui sont apparues dans les premières années du VIH et qui aujourd'hui encore ont la peau dure."

Grégory Dodane

à franceinfo

Au Planning familial de Marseille, Muriel Mine constate aussi un relâchement sur la prévention des plus jeunes. Mais cela s'explique, selon elle. "Ils ont l'impression que maintenant ça se soigne, soupire-t-elle. Il y en a beaucoup qui se disent que maintenant on vit très bien avec, qu'on ne meurt pas dans les six mois. Ils n'ont plus cette peur qu'on avait au départ de ce virus mortel... Cela ne fait pas le même effet."

La capote n'a plus vraiment la cote

Il existe une protection efficace contre ces maladies : le préservatif. Mais Grégory Dodane constate que la capote n'a plus vraiment la cote. "Il faut y penser, surmonter les problèmes techniques qui peuvent survenir au moment de l'installation du préservatif, souligne-t-il. Il y a des réticences face aux pertes de sensations par rapport au préservatif. Il y a quand même beaucoup de jeunes qui envisagent le préservatif comme un moyen contraceptif et point barre. Et qui oublient le VIH, qui oublient aussi toutes les autres IST (infections sexuellement transmissibles) qui peuvent circuler, etc."

Pourtant, depuis un peu plus de deux ans désormais, certains préservatifs sont remboursés par la Sécurité sociale, et ce, afin d'améliorer leur accessibilité.

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