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Sida : les populations à risque négligent le préservatif

Elles feraient davantage confiance aux tests de dépistage ou aux traitements antirétroviraux, selon deux études du Bulletin épidémiologique hebdomadaire.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des enquêtes réalisées auprès des habitants de Martinique, Guadeloupe et Guyane, plus touchés par l'épidémie de sida que la métropole, font apparaître des doutes grandissants sur l'usage du préservatif. (FRED DE NOYELLE / GODONG / PHOTONONSTOP / AFP)

Le préservatif semble remis en question pour la prévention du sida chez les populations à risque. Elles ont tendance à faire davantage confiance aux tests de dépistage ou aux traitements antirétroviraux, selon deux études publiées vendredi 29 novembre dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH).

Le préservatif est toujours considéré comme le moyen le plus efficace de se protéger du VIH. Toutefois, des enquêtes réalisées auprès d'habitants de Martinique, Guadeloupe et Guyane, départements d'outre-mer plus touchés par l'épidémie de sida que la métropole, font apparaître des doutes grandissants à son sujet. "Ces évolutions peuvent être le résultat des campagnes de prévention diffusées depuis le début des années 2000 et fortement orientées vers le dépistage", soulignent les auteurs des études. Elles ont pu "contribuer à brouiller quelque peu la place du préservatif comme principal outil de prévention".

Une défiance vis-à-vis du préservatif

Alors qu'en 2004, 68,9% des personnes interrogées dans la première étude estimaient qu'il s'agissait d'un moyen "tout à fait efficace", elles n'étaient plus que 57,1% en 2011. A l'inverse 70,1% estimaient en 2011 que faire régulièrement un test de dépistage était une manière "tout à fait" ou "plutôt" efficace de se protéger du sida, contre 63,2% en 2004.

La même défiance vis-à-vis du préservatif se retrouve dans une étude réalisée en 2011 auprès d'hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes. Sur les 1 333 séropositifs interrogés en 2011 et ayant eu au moins un partenaire occasionnel les 12 derniers mois, seuls 18% utilisaient systématiquement le préservatif. Soixante-quinze pour cent recevaient des traitements antirétroviraux alors qu'ils avaient une charge virale (quantité de virus dans le sang) indétectable, contre 60% en 2004.

Malgré les doutes exprimés dans ces deux études, l'utilisation du préservatif s'est légèrement développée aux Antilles et en Guyane. Elle est passée de 35,3% en 2004 à 39,9% en 2011.

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