Les antirétroviraux empêchent bien la transmission du VIH dans les couples d'hommes
Ces résultats, publiés avec "huit ans de recul", confirment et renforcent les conclusions auxquelles étaient parvenus les chercheurs en 2016.
Cette fois, c'est sûr : un traitement efficace par antirétroviraux empêche la transmission du VIH dans les couples d'hommes où l'un des partenaires est séropositif et qui ont des rapports sexuels sans préservatif. C'est en tout cas ce que montre une étude publiée vendredi 3 mai dans la revue britannique The Lancet (article en anglais).
Ces résultats, publiés avec "huit ans de recul", confirment et renforcent les conclusions auxquelles étaient parvenus les chercheurs lors de la première phase de leurs recherches, publiées en 2016.
L'étude a porté sur environ 1 000 couples homosexuels ayant des rapports non protégés chez qui l'un des partenaires est séropositif, mais dont la charge virale est indétectable, grâce aux antirétroviraux. Au cours des huit ans de suivi, aucun cas de transmission du VIH n'a été observé, soulignent les auteurs de l'étude, menée sur 75 sites cliniques dans 14 pays européens entre septembre 2010 et juillet 2017.
Une "preuve concluante"
Quinze participants séronégatifs ont contracté le virus du sida, mais l'analyse génétique du virus a montré qu'il ne s'agissait pas du même type que celui de leur partenaire, et qu'il n'avait donc pas été transmis au sein du couple.
Au cours de la première phase de recherche, aucune transmission non plus n'avait été constatée après 1,3 année passée en moyenne à suivre 900 couples hétérosexuels et homosexuels, mais les chercheurs restaient prudents. Ils estimaient en particulier qu'on ne pouvait pas totalement exclure un risque de transmission, particulièrement pour des rapports anaux sur une période plus longue.
Cette fois, "nos résultats apportent une preuve concluante pour les hommes gays que le risque de transmission du VIH avec une thérapie antirétrovirale qui supprime la charge virale est de zéro", estime Alison Rodger, professeure à l'University College London, qui a codirigé l'étude.
"Indétectable = intransmissible"
Ce principe, résumé par le slogan "U = U" (pour "undetectable equals untransmittable", c'est à dire "indétectable = intransmissible"), est défendu depuis plusieurs années par les associations de lutte contre le sida.
Parmi les limites de leurs recherches, les auteurs notent toutefois que la majorité des participants séropositifs étaient sous antirétroviraux depuis plusieurs années, et qu'ils disposaient donc de "données limitées sur le risque de transmission au cours des premiers mois de thérapie antirétrovirale".
Une autre étude de moindre ampleur portant sur le même profil de personnes (couples gays ayant des rapports non protégés, l'un des partenaires séropositif de charge virale indétectable) publiée en 2018 dans Lancet HIV, faisait également état de zéro cas de transmission.
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