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Le "bon coup" au lit, mythe ou réalité ?

"Alors, c'est un bon coup… ?" C'est une question souvent auréolée d'envie et d'admiration. Mais illustre-elle une réalité ou une idée reçue sous-tendue par la performance sexuelle ? Décryptage.
Article rédigé par La rédaction d'Allodocteurs.fr
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Le "bon coup" au lit, mythe ou réalité ? (©Fotolia)

Qu'appelle-t-on un bon coup ? Un(e) amant(e) qui maîtrise le Kâmasûtra sur le bout des doigts, qui fait jouir plusieurs fois au cours de la nuit ? Est-ce un homme doté d'un pénis d'une taille avantageuse et qui s'en sert à merveille ? Une femme qui sait parfaitement jouer de son corps, de sa langue, de ses doigts ? Le "bon coup" n'est jamais abordé dans les manuels de sexologie et il ne répond à aucune définition scientifique. La question hante pourtant les chambres à coucher, plus ou moins consciemment, et bien souvent, elle est sous-tendue par la pression de la performance sexuelle. Dès l'adolescence et tout au long de la vie, elle rode et elle biaise l'épanouissement sexuel, en imposant des normes qui ne devraient pas exister dans le domaine intime.

Une question de compatibilité ?

L'amant(e) exceptionnel(le), dont vous vous souviendrez toute votre vie, est-il un bon coup universel ou simplement votre bon coup personnel ? Il n'y a en effet aucune définition universelle du bon coup. Tout simplement parce que celui de l'un ne sera pas forcément celui de l'autre et que le concept s'entend en interactions avec son amant(e). Il y a entre eux une alchimie sensuelle, fondée sur une attirance inexplicable, une reconnaissance des peaux, des corps, ainsi que des désirs qui se complètent, des attentes similaires et inconscientes, des fantasmes communs….

Derrière la compatibilité physique, il y a une notion d'échange, physique bien sûr mais aussi verbal. Si l'un des amants a des fantasmes très crus, qu'il verbalise durant l'étreinte,  le ou la partenaire peut être choqué(e) et ça le/la bloquera totalement. Si un adore les mots crus et les dit sans tester avant la réceptivité de l'autre plus prude, le vocabulaire peut le/la faire fuir. Une femme qui jouit vite et dont le clitoris devient très sensible après un orgasme, sera sans doute davantage "compatible" avec un homme qui éjacule rapidement qu'une femme qui adore les étreintes longues. Celle-ci préférera sans doute prendre son temps avec un homme qui éjacule tardivement. Dernier exemple, si une femme a besoin de dialogue et de compliments avant de s'abandonner au plaisir, elle aura du mal à apprécier l'amant ou l'amante qui se jette sur elle sans état d'âme. Alors que ce dernier réjouira une femme qui démarre au quart de tour sexuellement...

Une affaire de "compétences" ?

A l'évidence, si une femme fait l'étoile de mer ou si un homme est centré exclusivement sur son pénis ou son plaisir, ni l'une ni l'autre ne donneront beaucoup de plaisir à leur partenaire. Le " savoir-faire" au lit peut se révéler un atout indéniable et la connaissance du fonctionnement du corps de l'autre facilitera la transmission du plaisir et l'épanouissement sexuel du couple.

Mais les compétences "techniques", acquises par l'expérience et l'information sexuelle, tout aussi intéressantes soient-elles, sont-elles indispensables et suffisantes ? Tout dépend de la façon dont elles sont utilisées : certains soi-disant experts enchaînent les positions acrobatiques de façon mécanique, sans aucun charme ni plaisir… La clé est dans l'échange et le partage des envies : deux corps bougent bien ensemble parce qu'ils sont à l'écoute l'un de l'autre, que les envies sont verbalisées ou demandées.

Le "savoir-être" est donc complémentaire du "savoir-faire" au lit... Etre attentif au plaisir de l'autre participe aux sensations et aux émotions, tout comme être dans leur partage. Ce comportement d'ouverture à l'autre compense parfois le manque d'expérience.

Avec ou sans sentiments ?

La question des sentiments offre des réponses variables selon les personnes et parfois les périodes de vie. Certain(e)s trouvent le sexe sublimé par les sentiments et par conséquent, l'homme ou la femme de leur vie sera leur "bon coup" quand bien même il ou elle serait moins calé(e) que le/la serial lover qui connait à la perfection le corps de ses partenaires mais qui n'autorise aucune connexion sentimentale. Rien n'y fera, les émotions et les sentiments sublimeront les ébats et leur donneront une dimension inaccessible aux techniciens de l'amour… D'autres en revanche se "lâcheront" beaucoup plus dans les bras d'un inconnu ; sans peur du jugement de l'autre, ils seront sexuellement beaucoup plus à l'aise et y prendront largement plus de plaisir qu'avec une personne qu'ils aimeraient.

La multiplicité des paramètres expliquant une relation sexuelle épanouissante est telle que la notion de bon coup s'avère beaucoup trop personnelle pour répondre à une définition unique... Verdict : le bon coup relève du mythe !

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