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De la difficulté croissante de soigner la "chaude-pisse"

L'Organisation mondiale de la santé s'alarme de la difficulté de traiter la gonorrhée, nom savant de la "chaude-pisse", une infection sexuellement transmissible. L'agence de l'ONU lance un appel public pour souligner le besoin de nouveaux médicaments en la matière.
Article rédigé par La rédaction d'Allodocteurs.fr
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Qu'est-ce que la gonorrhée ?

Nom savant de la "chaude-pisse", la gonorrhée était considérée au XIXe siècle comme la maladie des maisons closes. Egalement appelée blennorragie, elle est une infection due à une bactérie qui peut toucher les organes génitaux, le rectum et la gorge. Elle se transmet lors de rapports non protégés par voie orale, anale ou vaginale.

Combien de personnes sont infectées dans le monde ?

78 millions de personnes sont atteintes de gonorrhée chaque année, selon des estimations citées par l'OMS. 35,2 millions vivent dans la région Pacifique occidental de l'OMS (Australie, îles du Pacifique, Chine, Japon...), 11,4 dans la région Asie du sud-est, 11,4 dans la région Afrique, 11 dans la région Amériques, 4,7 dans la région Europe et 4,5 dans la région Méditerranée orientale.

Selon l'OMS, "la baisse de l'utilisation des préservatifs, les voyages accrus, les faibles taux de dépistage de l'infection ainsi que le traitement inadapté" contribuent à une augmentation des cas.

Pourquoi l'OMS tire-t-elle la sonnette d'alarme ?

La gonorrhée devient "plus difficile, voire parfois impossible à traiter" à cause de la résistance aux antibiotiques prévient l'OMS. "La bactérie responsable de la gonorrhée est particulièrement intelligente. À chaque fois que nous utilisons une nouvelle classe d'antibiotiques pour traiter l'infection, la bactérie évolue pour y résister", explique le docteur Teodora Wi dans un communiqué de l'OMS.

En se basant sur les données de 77 pays, l'OMS met en garde contre une "résistance répandue aux anciens antibiotiques qui sont également les moins coûteux".

"Les complications touchent de façon disproportionnée les femmes qui encourent notamment un risque de maladie inflammatoire pelvienne, de grossesse extra-utérine et de stérilité ainsi qu'un risque accru d'infection par le VIH", le virus du sida, souligne l'OMS.

Des solutions sont-elles envisagées ?

Pour l'instant, seuls trois nouveaux médicaments sont actuellement à l'étude. "La mise au point de nouveaux antibiotiques n'est pas très attrayante pour les laboratoires pharmaceutiques", déplore l'OMS. La raison principale : "les traitements sont administrés uniquement pendant de courtes périodes (contrairement aux médicaments contre les maladies chroniques)".

Un partenariat a été mis sur pied par l'OMS et l'Initiative Médicaments contre les maladies négligées (DNDi), une organisation indépendante, pour tenter de mettre au point de nouveaux antibiotiques. "À plus long terme, il nous faut un vaccin pour prévenir la gonorrhée", assure le docteur Marc Sprenger, directeur du département Résistance aux antimicrobiens de l'OMS.

L'OMS insiste également sur l'importance de la prévention, via "des comportements sexuels plus sûrs, en particulier l'usage correct et régulier du préservatif".

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