Sécurité : les agressions contre les pharmaciens en nette augmentation

Désamorcer des situations tendues est devenu un réflexe pour cette pharmacienne des Hauts-de-Seine.  Selon elle, la crise sanitaire a laissé des traces. "Pendant la crise du Covid, les règles de dispensation des médicaments ont été assouplies (…). Aujourd'hui on est dans un rythme normal, et les patients ne le comprennent pas", précise Béatrice Clairaz, pharmacienne. Les derniers chiffres sont alarmants : 366 agressions déclarées en 2022, soit une hausse de 17 % en quatre ans.   

L’Ordre des pharmaciens réclame moins de contact physique avec les clients 

Pharmacienne depuis 16 ans, Léna Montaletang a vu les actes de violences se multiplier depuis trois années. Le mois dernier, elle a refusé de délivrer un médicament et la situation a dégénéré. "C'est tout de suite parti dans les insultes (…) on s'est mis à trois pour la mettre dehors", explique-t-elle.

L'Ordre des pharmaciens demande à limiter le contact physique avec les clients. "Il faut qu"ils aient au moins un sas de garde", souligne Alain Marcillac, référent sécurité de l'Ordre national des pharmaciens. D'après le rapport de l'Ordre, 44 % des pharmaciens ne déposent pas plainte par découragement ou par peur des représailles.