Santé : trois questions sur le vaccin contre le cancer développé par une entreprise française
Les injections pour toutes les personnes atteintes du cancer en France ne sont pas encore pour tout de suite, mais les progrès sont bien là. La société française Transgene va profiter du Congrès mondial d'oncologie à Chicago (Etats-Unis) pour présenter lundi 5 juin les avancées réalisées sur l'élaboration d'un vaccin pour soigner certains cancers, un produit qu'elle développe depuis plusieurs années. Franceinfo répond à trois questions sur cette innovation médicale.
1En quoi consiste ce vaccin ?
Le vaccin développé par l'entreprise de biotechnologies Transgene n'empêche pas l'apparition du cancer, mais traite la maladie. "Il retarde ou empêche la récidive", explique Christophe Le Tourneau, chef des essais cliniques à l'Institut Curie et spécialiste français de l'oncologie, dans Le Parisien (article payant). Le vaccin développé par Transgene concerne en premier lieu les cancers de la gorge, de la langue et des voies respiratoires (les cancers ORL), car ce sont ceux qui présentent le plus de risques de rechutes difficiles à traiter. Mais la société développe également un vaccin contre le papillomavirus.
2 Comment fonctionne-t-il ?
Un bout de tumeur du patient va être prélevé lors d'une opération avant d'être séquencé génétiquement. Ensuite, une intelligence artificielle japonaise va tenter d'identifier les 30 mutations les plus à risques pour le malade, sur 3 000 possibles. "Il faut trouver cette aiguille dans cette botte de foin", résume Hedi Ben Brahim, le directeur général de Transgene, sur BFMTV. L'intelligence artificielle doit donc "détecter les meilleures mutations pour faire un vaccin vraiment efficace".
Le vaccin propre à chaque malade est alors élaboré à Strasbourg, au siège de Transgene. Ce vaccin "va éduquer le système immunitaire pour qu'il développe des anticorps capables de détruire les cellules cancéreuses", résume Christophe Le Tourneau dans Le Parisien. Ce vaccin prend la forme de 20 injections sous-cutanées.
3Où en est le développement de ce vaccin ?
Pour l'heure, la société alsacienne va présenter les résultats de la phase I : 31 malades ont participé à cette étude. Sur les 16 personnes qui ont reçu le vaccin jusqu'à présent, aucune n'a rechuté. "Surtout, tous ont développé une réponse immunitaire, ce qui montre que le vaccin fonctionne", se félicite Christophe Le Tourneau dans Le Parisien. L'enjeu, pour la suite, est de passer à la phase II, avec un test sur plusieurs centaines de personnes, puis à la phase III sur plusieurs milliers de patients.
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