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Quatre questions qui vont piquer votre curiosité sur l'épidémie du chikungunya

Marisol Touraine, la ministre de la Santé, se rend en Guadeloupe et en Martinique, de mercredi à vendredi, pour faire un point sur la situation sanitaire.

Article rédigé par Carole Bélingard
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Un pharmacien distribue de la documentation sur le chikungunya à Fort-de-France (Martinique), le 10 juin 2014. (NICOLAS DERNE / AFP)

Le moustique tigre, vecteur du virus du chikungunya, continue de sévir aux Antilles. En France, 18 départements sont placés sous surveillance accrue. Marisol Touraine, la ministre de la Santé, estime qu'il s'agit d'une "épidémie majeure". Elle effectue un séjour en Guadeloupe et en Martinique à partir de mercredi 16 juillet et jusqu'à vendredi pour faire un point sur la situation sanitaire. Francetv info fait le point sur cette épidémie.

1 Combien de morts liés à l'épidémie ?

Six décès "en lien" avec l'épidémie ont été enregistrés en Guadeloupe depuis décembre, selon l'agence régionale de santé de Guadeloupe. Néanmoins, la tendance générale est à la stabilisation du nombre hebdomadaire de personnes qui consultent un médecin pour le chikungunya. L'agence régionale de santé de Martinique rappelle qu'on ne peut attraper le virus qu'une seule fois. Ensuite, on est immunisé.

L'Institut de Veille sanitaire (InVS) estime le nombre de nouveaux cas entre 2 500 et 3 000 en Martinique et entre 5 000 et  5 500 en Guadeloupe. Ces personnes présentent des fièvres, douleurs articulaires, parfois violentes, mais sans remède spécifique.

Environ 13,5% de la population antillaise a consulté un médecin, soit environ 100 000 personnes, "mais beaucoup ne consultent pas : soit elles n'ont pas de symptômes, soit elles pratiquent l'auto-médication", explique Martine Ledrans, responsable de la cellule de l'InVS en régions Antilles-Guyane.

2 Peut-on craindre une recrudescence des cas ?

La hausse de la fréquentation des Antilles liée aux vacances scolaires inquiète les autorités. Quelque 400 000 Antillais vivant dans l'Hexagone profitent de cette période pour retourner en Guadeloupe et en Martinique. Toutefois, différentes mesures peuvent être mises en place pour se protéger du chikungunya.

3 L'épidémie peut-elle toucher l'Hexagone ?

Depuis le mois de mai, 148 cas ont été répertoriés en métropole, rappelle L'Express. Six régions sont concernées : Provence-Alpes-Côte d'Azur, Corse, Languedoc-Roussillon, Rhône-Alpes, Aquitaine et Midi-Pyrénées. Néanmoins, "le bulletin épidémiologique demeure rassurant : aucun cas 'autochtone', c'est-à-dire touchant quelqu'un qui n'a pas voyagé dans une région où la maladie est présente, n'a été confirmé", précise l'hebdomadaire.

Mais pas de quoi baisser la garde pour autant. "Il suffirait qu’un moustique pique une personne contaminée qui revient des Antilles et pique ensuite une personne saine dans son entourage", explique une porte-parole de l’InVs, contactée par 20 Minutes

4 Existe-t-il un vaccin ?

L'institut Pasteur a mis au point un vaccin, qui "pourrait protéger beaucoup de monde", assure à La1ere.fr Frédéric Tangy, responsable de l'unité vaccination à l'Institut Pasteur. Mais le problème est que ce vaccin n'est pas commercialisé. Avant cela, il doit faire preuve de son efficacité et passer plusieurs études. Il faut de l'argent, "plusieurs millions d’euros", selon  Frédéric Tangy. Cela nécessite donc que le l'Institut Pasteur s'associe avec un grand laboratoire. 

"Or, le chikungunya n’intéresse pas les grands vendeurs de vaccins. C’est une maladie que l’on attrape qu’une seule fois. Il faut d’ailleurs un vaccin pédiatrique", explique le responsable de l'unité vaccination à La1ere.fr.  "L’autre possibilité, c’est la volonté politique, ajoute Frédéric Tangy. Le vaccin pourrait être testé aux Antilles dans les six mois sur 200 à 300 personnes. Ce serait l’idéal."

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