Réseaux sociaux et nouveaux canons de beauté : attention danger !
Une réalité augmentée
Vous rêvez d'avoir des yeux bleus, une peau rose, rebondie et sans ride ? C'est possible grâce aux réseaux sociaux Snapchat ou Instagram et les adolescents adorent ! Que ce soient des selfies privés ou partagés sur internet, le but est de transformer son visage et de pouvoir se rapprocher au mieux des canons de beauté actuels, grâce aux dizaines de filtres disponibles et continuellement actualisés.
Avec ces effets, on remarque systématiquement que :
- Les traits du visage sont plus fins et que le nez est plus petit, plus affiné.
- Les pommettes sont bien remontées, bien rebondies.
- La peau est très lisse, sans aucune imperfection (pas de rides, pas de boutons et le teint est très lumineux ).
- Les yeux sont grands, en amande, avec de longs cils, parfois plus clairs, pour ressembler à des personnages de dessins animés ou de mangas japonais.
C'est ludique mais d’un point de vue psychologique, pas sans risque pour ces adolescents...
En effet, l'adolescence est une période qui peut être vécue difficlement par ces jeunes filles et ces jeunes garçons. Beaucoup ne sont pas bien dans leur peau, n’ont pas confiance en eux et sont complexés.
A force de se voir ou de voir les autres tout le temps sur les réseaux sociaux dans une version retouchée, des adolescentes ne supportent plus leur image au naturel, sans filtre. C'est ce qu'on appelle le dysmorphisme.
Le "dysmorphisme" Snapchat
En psychologie, le dysmorphisme désigne le décalage pathologique entre la réalité et la manière dont le sujet perçoit son corps, entre l’image de soi au naturel dans le miroir et l’image de soi retouchée sur les réseaux sociaux. Par exemple, une personne maigre qui se voit grosse. C’est un trouble psychologique qui entraîne petit à petit une perte d’estime de soi.
Pour ressembler au mieux à ces photos retouchées, les adolescentes cherchent à se transformer, par le maquillage.
Elles adoptent une technique inspirée des drag-queens et popularisée par la star Kim Kardashian, le contouring : grâce à différentes palettes de couleurs et en jouant avec les ombres et lumières, elles resculptent leurs visages qui finissent par ne plus ressembler à leur visage d'origine.
De l'obsession à la chirurgie plastique
Pour se transformer, certaines vont encore plus loin et recourent à la chirurgie. Devenues obsessionnelles, elles consultent des chirurgiens, des photos de leurs selfies retouchés à la main.
Ce phénomène, encore rare en France, prend de plus en plus d'ampleur aux Etats-Unis et en Asie.
Selon l’Académie américaine de chirurgie plastique et reconstructive, en 2017, 55% des praticiens ont reçu des patients qui ont demandé une chirurgie plastique pour améliorer leur apparence sur les selfies.
Dans certains pays d’Asie, les femmes ont une énorme pression sur leur apparence physique. Des psychiatres chinois s’inquiètent des dégâts psychologiques engendrés par cette tendance qui consiste à vouloir ressembler à tout prix à son selfie retouché.
Non au diktats, no make up !
Ce phénomène interroge sur les normes de beauté actuelles car ces photos retouchées par des filtres correspondent majoritairement à une image de la beauté européo-centrée et stéréotypée : de grands yeux, des traits fins, un petit nez et des cheveux longs et raides. Cette vision très occidentale de la beauté est véhiculée par ces applications partout dans le monde. Et c'est le noeud du problème.
Pour contrer ces dikats, certaines femmes défendent le "no make up", le "sans maquillage". C’est-à-dire le fait de revendiquer de ne plus se maquiller, de ne plus vouloir subir une pression sociale, de s’accepter au naturel. La figure emblématique de cette tendance est la chanteuse américaine Alicia Keys. Et depuis cett été, les actrices Cameron Diaz et Drew Barrymore ont rejoint le mouvement avec une photo d’elles sans maquillage qui a eu un énorme succès avec pas loin de 2 millions de « like ».
En Corée du Sud, des femmes ont détruit leur maquillage pour dénoncer les diktats de la beauté et elles ont publié leurs photos sur les réseaux sociaux.
Le 18 octobre, Instagram a annoncé vouloir interdire les filtres effet « chirurgie plastique » sur son réseau social.
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