Une réforme pour encourager les professionnels du paramédical à la recherche
Techniquement, "trois nouvelles sections au sein du Conseil national des universités pour les disciplines de santé sont créées", selon le compte-rendu du conseil des ministres. Ces sections sont celles de la maïeutique (sages-femmes), des sciences de la rééducation et de la réadaptation (kinésithérapeutes, podologues, orthoptistes, orthophonistes....) et des sciences infirmières.
« Cela va permettre une universitarisation des formations », déclare à allodocteurs.fr Isabelle Derrendinger. Cette sage-femme travaille depuis longtemps sur l’intégration de la maïeutique à l’université. « La création d’un conseil national universitaire (CNU) va permettre aux sages-femmes de réaliser une thèse en tant que sages-femmes, sans devoir passer par d’autres champs de recherches. C’était une forme de renoncement à ce premier métier », ajoute la membre du conseil national de l’Ordre des sages-femmes.
Une reconnaissance supplémentaire des filières paramédicales
Isabelle Derrendinger loue une reconnaissance de la filière en tant que telle : « On va instituer des sages-femmes comme maîtres de conférences, elles pourront poursuivre dans un laboratoire de recherches et cela permettra à terme d’être qualifiée comme professeur des universités. »
"C'est un grand jour pour notre profession", a dit à l'AFP le président de l'Ordre des infirmiers, Patrick Chamboredon. Les infirmiers expérimentés seront encouragés à mener des recherches - par exemple dans la manière de soulager la douleur, de vaincre les réticences contre la vaccination, ou de faire progresser la prévention de certaines pathologies - puisqu'ils pourront désormais accéder au titre de docteur en sciences infirmières, s'est-il félicité. Jusqu'à présent, ceux qui étaient actifs dans la recherche le faisaient sous couvert d'une autre spécialité universitaire.
« Rattraper le retard de la France dans ces champs de recherche »
Dans un communiqué commun, l'Ordre des infirmiers, le Cefiec (représentant les instituts de formation) et l'Andep (directeurs d'écoles paramédicales) ont salué une "chance pour le système de santé français de rattraper son retard dans des champs de recherche trop souvent délaissés alors qu'ils sont largement investis par les chercheurs d'autres pays".
Il s'agit d'"améliorer les connaissances cliniques et la prise en charge de nos concitoyens, mais aussi la formation des futurs soignants", affirment les trois organisations.
De son côté le gouvernement a souligné que cette évolution favoriserait "le développement d'activités de recherche dans ces domaines où de nouvelles connaissances sont indispensables à la compréhension d'enjeux comme les inégalités sociales de santé, les déterminants d'une société inclusive, le handicap (ou) la santé de la femme".
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