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Professionnels et autorités sanitaires s'inquiètent sur les risques liés à l'échange de lait maternel via Facebook

Favorisée par un réseau mondial de partage sur internet, Human Milk 4 Human Babies, cette pratique reste dangereuse.L'agence des produits de santé française a mis en garde le 29 avril sur les risques de transmissions d'agents infectieux (sida, hépatites, rubéole, bactéries responsables de méningites et septicémie...) liés à ces partages de lait.
Article rédigé par France2.fr avec agences
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L'allaitement peut être dangereux quand le lait maternel est échangé via les réseaux sociaux, sans contrôle sanitaire. (AFP/JAIME REINA)

Favorisée par un réseau mondial de partage sur internet, Human Milk 4 Human Babies, cette pratique reste dangereuse.

L'agence des produits de santé française a mis en garde le 29 avril sur les risques de transmissions d'agents infectieux (sida, hépatites, rubéole, bactéries responsables de méningites et septicémie...) liés à ces partages de lait.

L' Afssaps dit avoir été informée de la mise en contact, via Facebook, de mères donneuses souhaitant offrir leur lait et de mères ne parvenant pas à allaiter suffisamment. Or, "aucun contrôle microbiologique et sérologique n'étant exercé a priori sur la donneuse lorsque le don est effectué en dehors des lactariums, le lait présente un risque pour l'enfant", dit l'Afssaps.

Les bactéries en cause peuvent provoquer des septicémies et des méningites chez le nouveau-né si ces germes sont ingérés en quantité importante dans le lait maternel, ajoute encore l'organisme. Des virus, transmissibles par le lait maternel, peuvent aussi être présents, les plus fréquents étant le virus de l'immunodéficience humaine (VIH), le virus T-lymphotrophique, les virus des hépatites et celui de la rubéole. En plus du risque infectieux, des pédiatres relèvent le risque de transmettre des médicaments ou des drogues, si la donneuse en consomme.

En outre, les conditions de transport et de conservation du lait échangé directement entre mères, via ce réseau sur internet, ne sont pas encadrées et peuvent conduire à une dégradation du produit et un développement bactérien.

Seuls les lactariums autorisés
La responsabilité du réseau the Human Milk for Human Babies global network est susceptible d'être engagée en cas de contamination d'un bébé par du lait infecté, prévient encore l'Afssaps.

Les lactariums, seuls autorisés en France à distribuer les dons de lait maternel, effectuent des tests sanguins sur la donneuse et des contrôles microbiologiques avant et après pasteurisation sur le lait.

Les lactariums disposent de quantités (environ 60.000 litres/an) tout juste suffisantes pour couvrir une partie des besoins des prématurés (50.000 par an en France). Le lait maternel leur est donc destiné en priorité. Donc les donneuses sont les bienvenues.

Une récente étude américaine a montré que sur 1.091 donneuses, candidates bénévoles au don de lait, 3,3% étaient positives aux tests sanguins pratiqués (syphilis, hépatites B et C, virus T-lymphotrophique et VIH).

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