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Premier décès lié à la grippe A: une mise au point

"C'est le premier décès où un prélèvement est positif, le lier à la grippe A est un raccourci", a indiqué le Pr Sizun
Article rédigé par France2.fr
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Jacques Sizun, professeur de pédiatrie au CHU de Brest. (© France 2)

"C'est le premier décès où un prélèvement est positif, le lier à la grippe A est un raccourci", a indiqué le Pr Sizun"C'est le premier décès où un prélèvement est positif, le lier à la grippe A est un raccourci", a indiqué le Pr Sizun

Ce pédiatre au CHU de Brest a expliqué jeudi soir que la jeune fille de 14 ans, morte le 18 juillet, était atteinte d'une "pathologie sévère", "une maladie rare avec un déficit immunitaire depuis sa naissance" et souffrait d'autres infections.

L'Institut de veille sanitaire a annoncé jeudi le décès d'une jeune fille atteinte du virus A (H1N1).

"Il s'agit du premier décès en France d'une personne chez laquelle le virus A(H1N1) a été identifié", avait indiqué l'InVS (Institut de veille sanitaire), sans attribuer formellement ce décès au virus H1N1.

Pour Jacques Sizun, professeur de pédiatrie au CHU de Brest et responsable du pôle femme-mère-enfant au CHU de Brest, le test de la grippe A lui a été fait la veille de son décès, le 17 juillet, et "le résultat" s'est avéré "positif" "après son décès". Le médecin précise qu'elle était arrivée au CHU de Brest le 9 juillet, et avait été précédemment admise à l'hôpital Necker à Paris le 5 juin, et encore avant hospitalisée à Morlaix.

"C'est une grippe qui peut, sur des personnes fragiles comme cette jeune fille, avoir un effet très aggravant", a déclaré la ministre de la Santé, Roselyne Bachelot. La ministre a appelé "à prendre cette épidémie avec le plus grand sérieux".

"Dans le cadre d'un bilan systématique lié au contexte de l'épidémie actuelle, une recherche du virus A (H1N1) 2009 a été effectuée et s'est révélée positive", a ajouté l'Institut de veille sanitaire. Le décès a eu lieu il y a au moins une semaine, selon l'InVS.

Cette annonce survient alors que la France vient de passer le cap des 1.000 cas confirmés ou probables, depuis le début de l'épidémie. Dans son dernier point mercredi, l'InVS
comptabilisait 1.022 cas confirmés ou probables.

"A un moment ou à un autre, on devait avoir des décès. Quelle que soit sa sévérité, un virus qui rencontre des personnes particulièrement sensibles, des terrains fragiles, fait des complications qui peuvent aller jusqu'au décès", a déclaré Jean-Claude Manuguerra de l'Institut Pasteur, qui préside le Comité de lutte contre la grippe. "Il faut bien un premier, malheureusement, les statistiques font qu'il y a aussi des morts", a-t-il ajouté.

"On sait que chaque hiver, à l'occasion des épidémies saisonnières de grippe, on observe chez les patients à risque un certain nombre de décès, estimés à peu près à 2.000 par an. C'est inévitable dans ce contexte de pandémie", a indiqué pour sa part Maude Bouscambert, virologue au Centre national de référence Virus Influenzae-Région Sud. "Aujourd'hui la France fait quand même partie des pays qui recensent le plus faible nombre de cas", a-t-elle souligné. Selon elle, "on est dans l'évolution normale de l'installation d'une pandémie grippale en Europe, mais on est encore a priori à distance du pic épidémique qui est attendu à l'automne."

Parmi les facteurs de risques figurent, selon Maude Bouscambert, "des affections respiratoires, telles que l'asthme, la mucovicidose, également des affections cardiaques graves et le diabète".

Jeudi également, la Belgique voisine a annoncé son premier décès dû à la grippe A(H1N1), une jeune femme d'une trentaine d'années, décédée jeudi d'une "double pneumonie d'origine virale". Les analyses ont confirmé la présence du virus de la grippe A(H1N1).

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