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Opposés au budget de la Sécurité sociale, les biologistes menacent de cesser d'alimenter le fichier de données des tests Covid-19

Les laboratoires de biologie protestent contre le projet de loi de financement de la Sécurité sociale qui prévoit de leur imposer 250 millions d'euros d'économies par an.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Temps de lecture : 2min
Une file d'attente devant un laboratoire qui pratique des tests de dépistage du Covid-19, à Paris, le 14 août 2021. (ENRIQUE CAMPANER / HANS LUCAS / AFP)

Ils protestent contre le budget de la Sécurité sociale qui veut leur imposer 250 millions d'euros d'économies par an. Pour manifester leur mécontentement, les biologistes annoncent, mercredi 26 octobre, qu'ils cesseront d'alimenter le fichier national des tests de dépistage du Covid-19 (SI-DEP) à compter de jeudi.

"Devant la surdité des pouvoirs publics, nous avons décidé de suspendre la transmission des données de dépistage sur la plateforme SI-DEP à partir du 27 octobre", déclare le président de l'Alliance pour la biologie médicale, Alain Le Meur, à l'AFP. Les patients continueront de recevoir leurs résultats, mais "il n'y aura plus de suivi possible de l'épidémie". Les laboratoires ne seront pour leur part plus remboursés par l'Assurance maladie, ce qui représente un manque à gagner évalué à 14 millions d'euros par semaine.

"Un rabot totalement aveugle"

La profession entend ainsi "envoyer un message" au gouvernement. Dans son projet de loi de financement de la Sécurité sociale, l'exécutif prévoit "une baisse des tarifs par arrêté" à défaut d'un "accord présentant des économies significatives" avant le 1er février, à hauteur "d'au moins 250 millions". Devant le Sénat, le ministre des Comptes publics, Gabriel Attal, a justifié la mesure par "une rentabilité déjà élevée avant la crise" et encore accrue par un surcroît de plus de sept milliards "de chiffre d'affaires lié aux tests" depuis deux ans.

Les biologistes proposent de limiter la ponction à la seule année 2023, au titre des profits du Covid-19. "D'accord pour une contribution exceptionnelle, mais pas pour un rabot totalement aveugle", a résumé Alain Le Meur, qui prévient que les biologistes sont "capables d'aller plus loin", jusqu'à "une grève si le gouvernement ne [les] comprend pas".

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