Les fédérations hospitalières s'alarment des contraintes budgétaires pour 2017
- Pourquoi êtes-vous particulièrement inquiets cette année ?
Elisabeth Tomé-Gertheinrichs : "Nous disons tous aujourd’hui que la manière dont est traité le système de santé, le système hospitalier, met en danger notre capacité à servir les Français comme nous devrions pouvoir le faire."
- On évoque régulièrement le malaise des soignants. Pourraient-ils supporter de nouvelles contraintes budgétaires ?
Elisabeth Tomé-Gertheinrichs : "L'ensemble des acteurs hospitaliers disent que les personnels sont au bord du burn-out. Cela a été dit récemment par les hôpitaux publics. Nous le disons nous aussi régulièrement. À titre d'exemple, cela fait six ans que dans les hôpitaux privés, nous n'avons pas été en situation de revaloriser les salaires de nos salariés. Et, c'est évidemment dû aux moyens dont nous disposons. À titre d'exemple toujours, dans les cliniques sur les deux dernières années, les tarifs, c'est-à-dire ce que paie l'Assurance maladie aux cliniques, ont diminué de 5%. Et pendant ce temps, les charges ont augmenté considérablement."
- Cette situation est-elle liée à la tarification à l'activité ? Faut-il l'assouplir ?
Elisabeth Tomé-Gertheinrichs : "Il faut revoir le système de financement, ce n'est pas que la question de la tarification à l'activité. Il se pose aussi, comme l'a souligné un rapport de l'OCDE du 12 janvier, la question de la lutte contre le gaspillage. Pour la première fois, nous signons tous un communiqué de presse pour dire que nous voulons aussi travailler ensemble, être mieux organisés, être plus complémentaires... Dans la lutte contre le gaspillage se pose aussi une question-clé, celle du recentrage des dépenses collectives sur le soin : moins d'administratif, une meilleure gouvernance, une meilleure complémentarité des acteurs."
- Est-ce que certains chirurgiens refusent de faire certaines opérations dans les établissements privés car elles ne sont pas assez rentables ?
Elisabeth Tomé-Gertheinrichs : "Je ne pense pas qu'on puisse faire ce procès d'intention aux médecins en général, et pas plus à ceux qui travaillent dans le secteur public que dans le secteur privé. Ce qui est très clair, c'est que cette question trouve son expression dans les difficultés que nous avons à recruter des médecins. Ce qui est d'ailleurs un problème général."
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