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Faut-il traiter plus agressivement l'hypertension ?

Actuellement, les patients les plus hypertendus sont encouragés à abaisser leur pression systolique sous le seuil de 140 mmHg (150 mmg chez le sujet âgé). Mais cet objectif n’est, vraisemblablement, pas assez ambitieux : selon les résultats d'un vaste essai clinique, abaisser la pression en-deça de 120 mmHg chez les plus de 50 ans "présentant au moins un autre facteur de risque", réduirait de près de 25% le risque d'infarctus, de défaillance cardiaque ou d'accident vasculaire, et la mortalité associée.
Article rédigé par La rédaction d'Allodocteurs.fr
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L'essai "SPRINT", qui a impliqué six années durant 9.300 hypertendu(e)s de plus de 50 ans "à risque"[1], avait été interrompu en septembre, ses résultats apparaissant "suffisamment probants" aux autorités sanitaires pour en tirer des conclusions. Les participants à SPRINT avaient été répartis, au hasard, en deux groupes. Le premier recevait des médicaments (deux molécules distinctes en moyenne) destinés à abaisser leur pression systolique sous le seuil de 140 mmHg. Le second groupe recevait un traitement (trois molécules distinctes en moyenne), avec pour objectif un seuil de 120 mmHg.

Selon les données publiées ce 9 novembre 2015, dans le New England Journal of Medicine, le nombre d'accidents cardiovasculaires chez les patients a été 24% inférieur chez le second groupe durant le suivi. La mortalité était inférieure de 27%.

L'effet serait d'autant plus net que l'objectif de 120 mmHg est atteint rapidement. Les auteurs observent cependant que ce traitement plus intensif de l'hypertension augmente sensiblement le risque d'hypotension, de pertes de connaissances et d'anomalies rénales, ce qui impose un suivi extrêmement strict des patients. Au vu de ces données, les autorités nord-américaines pourraient être amenées à réviser leurs préconisations de traitement des grands hypertendus.

Interrogé en septembre 2015 par Allodocteurs.fr, le docteur Jean-Jacques Mourad, président du Comité français de Lutte Contre l’HTA, insistait sur le fait que cette annonce sur l'essai SPRINT ne concerne pas tous les patients. "Cet essai affirme la nécessité d’atteindre des objectifs ambitieux pour les patients les plus à risque", résume-t-il. "L'utilisation de plusieurs [molécules] permet d'atteindre rapidement ces objectifs dans les cas pertinents".

Les patients souffrant d'hypertension ne doivent pas modifier leur traitement sans en parler au préalable avec leur médecin.


[1] Tous présentaient au moins un facteur de risque supplémentaire de maladie cardiovasculaire. A noter que le protocole SPRINT a exclu du recrutement les patients diabétiques, ainsi que ceux présentant des antécédents de crise cardiaque ou de maladies rénales.

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