En Algérie, la lutte des internes ne faiblit pas
"Nous avons décidé de poursuivre la grève car nos revendications n'ont pas été satisfaites", a indiqué à l'AFP le Dr Mohamed Taileb, membre du Collectif autonome des médecins résidents algériens (Camra). En cause : l’obligation pour les internes algériens d’effectuer un "service civil" de un à quatre ans au terme de leurs études – dans des zones imposées – qui s’ajoute à un service militaire d’un an pour les hommes. Les médecins algériens en cours de spécialisation, qui en réclament l’abrogation, ont rejeté les propositions annoncées par le gouvernement le 3 avril.
Un vote majoritaire pour la continuité de la grève
Dimanche 1er avril, afin de sortir de la crise, le gouvernement a proposé que la durée du service militaire soit déductible de celle du service civil, et qu’une prime en fonction de la zone d'affectation soit offerte aux internes. Il a par ailleurs émis l’idée d’une mise à disposition "obligatoire" d'un logement aux médecins en service civil dans des zones éloignées. Des propositions jugées insuffisantes : dans les universités de Sétif, Constantine, Tlemcen et Sidi Bel Abbès, les internes "ont voté majoritairement pour la continuité de la grève", indique le Camra sur Twitter.
Êtes vous satisfaits des dernières propositions ? #Alger #Algerie #Algeria #Determination #CAMRA #CAMRADz pic.twitter.com/DKlZp830Sl
— Collectif Autonome Médecins Résidents Algériens (@camra_2017) 3 avril 2018
Pour le moment, les résidents comptent poursuivre la contestation jusqu'à "l'abrogation de l'obligation du service civil et l'exemption du service national (après 30 ans) au même titre que les autres Algériens", a expliqué le Dr Taileb. Le 12 mars par ailleurs, le Camra a appelé au boycott des examens du Diplôme d'études médicales supérieures (DEMS), censés valider le cursus de spécialisation des internes. La plupart d’entre eux ayant déjà boycotté la session de janvier, le Camra évoque la possibilité d'une "année blanche" si la session de rattrapage des internes, initialement prévue de mars à avril, n’est pas repoussée. Ce que le gouvernement a refusé.
L’Algérie compte environ 13 000 médecins, dentistes et pharmaciens "résidents". Après avoir obtenu leur diplôme de formation générale au bout de sept ans, ceux-ci étudient une spécialisation pendant quatre ou cinq ans, au terme desquels ils passent leur dernier concours.
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