Plainte contre un médicament anti-acné après un suicide
En juillet dernier, Jordan, 22 ans, se pend dans sa chambre de Lunéville, en Meurthe-et-Moselle. Trois mois plus tard, sa mère a décidé de porter plainte contre la dermatologue du jeune homme. Entre janvier et juin, il avait suivi une cure de Curacné, un générique du Roaccutane, déjà soupçonné d'avoir entraîné d'autres suicides. "C'est une faute professionnelle grave ayant entraîné le décès de mon fils Jordan ", estime la mère.
Jordan était "un jeune homme intelligent, très doué avec plein de projets d'avenir (...), souriant, aimant sortir avec sa bande d'amis ", a fait valoir sa mère. Mais à la suite de ce traitement "son comportement avait beaucoup changé : il ne dormait plus la nuit, s'enfermait des heures dans sa chambre, souffrait de douleurs musculaires très fortes dans le dos et de sécheresse des muqueuses ", raconte-t-elle.
Le Roaccutane retiré du marché en 2008, mais des génériques encore en vente
La mère de Jordan s'est rapprochée de Daniel Voidey, président de l'Association française des victimes du Roaccutane et génériques (AVRG). Il avait lui-même engagé des actions en justice après la mort de son fils Alexandre dans des circonstance similaires en 2007. "Nous avons comptabilisé une soixantaine de suicides en France et en Suisse liés à la prise de ces traitements et nous avons reçu environ 1.800 témoignages " sur leurs nombreux effets indésirables, a-t-il déclaré vendredi à l'AFP.
Plusieurs plaintes ont déjà été déposées contre le groupe pharmaceutique suisse Roche, inventeur du Roaccutane, ainsi que contre les fabricants de ses génériques, les laboratoires Fabre et Expanscience. Le Roaccutane avait été retiré du marché français en 2008, puis du marché américain en 2011. Plusieurs génériques comme Curacné (Pierre Fabre) ou Procuta (Expanscience), qui contiennent la même molécule incriminée, l'isotrétinoïne, sont toujours en vente en France.
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