Pénuries de médicaments : un comité de pilotage pour éviter les "faiblesses où tout repose sur une seule usine de production"
Pour éviter les ruptures de stock de médicaments, le gouvernement a réuni lundi 23 septembre des professionnels de santé, de l'industrie pharmaceutique et des associations de patients.
Un Français sur quatre déclare avoir déjà subi une pénurie de médicaments pour un traitement chronique chez son pharmacien, a rappelé lundi 23 septembre la ministre de la Santé Agnès Buzyn. Manque de corticoïdes, de médicaments anti-cancéreux ou contre la maladie de Parkinson. Le gouvernement a réuni lundi 23 septembre des professionnels de santé, de l'industrie pharmaceutique et des associations de patients pour élaborer un plan de bataille contre les ruptures de stock.
L'une des priorités pour éviter de nouvelles pénuries, c'est de sécuriser toute la chaîne de production et de distribution des médicaments. "On s'aperçoit que pratiquement tous les industriels se fournissaient chez le même fournisseur de matières premières. C'était le cas pour les corticoïdes", a affirmé la ministre de la Santé. Dans ces cas-là, "on prend un risque énorme". "Si le fournisseur arrête de produire ou s'il y a un problème dans son usine, on voit bien qu'à ce moment-là, tous les industriels qui fabriquent ce type de traitements sont impactés", a-t-elle expliqué. D'après Agnès Buzyn, il faut "anticiper, ne pas laisser des points de faiblesse où tout repose sur une seule usine de production".
Trouver "un nouveau système"
La mise en place de ce comité de pilotage est un premier pas vers plus de transparence, selon l'un de ses membres, Gérard Raymond, président de France assos santé qui représente les patients. Selon lui, il faut "regarder et voir comment fonctionne la fabrication, les essais cliniques, la distribution". "On entend parfois les industriels qui ont leurs propres positions, qui ne sont pas les nôtres. Nous essaierons de trouver, non pas des consensus, mais tout simplement un nouveau système qui permet à tous les patients de pouvoir avoir accès aux bons médicaments, au bon moment et quand ils en ont besoin", a-t-il expliqué. Sept groupes de travail vont se réunir. Les premières conclusions de ce comité de pilotage seront rendues au mois de janvier.
Le Premier ministre Édouard Philippe avait déjà annoncé jeudi 19 septembre le "renforcement d'un certain nombre de sanctions", qui seront introduites dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale 2020, et qui pourront aller jusqu'à un million d'euros contre les laboratoires qui n'anticipent pas assez les pénuries.
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