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Pénurie de médicaments : vendre à l'unité des antibiotiques, "c'est du bricolage, mais on le fera", répond le président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France

Le gouvernement veut obliger la vente à l'unité des antibiotiques en rupture de stock. Philippe Besset, le président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France, réagit sur franceinfo.
Article rédigé par franceinfo
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Les tirroirs d'une pharmacie en Haute-Garonne (VALENTINE CHAPUIS / AFP)

"Cela ne résoudra pas le problème du tout" mais "on le fera quand ce sera possible", a réagi mercredi  20 septembre sur franceinfo Philippe Besset, le président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France, à propos de l'obligation de vente à l'unité de certains antibiotiques. Face à la pénurie de médicaments, le gouvernement va en effet l'instaurer pour ceux en rupture de stock, comme l'a révélé franceinfo.

franceinfo : Que pensez-vous de cette mesure du gouvernement, qui vise à lutter contre la pénurie de médicaments ?

Philippe Besset : C'est un peu du bricolage, mais on le fera. C'est du bricolage parce que les antibiotiques qui manquent sont généralement des antibiotiques pédiatriques distribués en flacon. Donc les flacons on ne peut pas les distribuer à l'unité... C'est assez étrange. Et les antibiotiques qui sont en comprimé, l'amoxiciline, sont par ailleurs conditionnés en six comprimés qui correspondent à la posologie des docteurs. Donc ça aussi, c'est un peu bizarre : il n'y a que dans certains cas, quand la personne est corpulente par exemple, que le médecin va au-delà de la posologie de la boîte. Dans ce cadre-là, on pourra distribuer à l'unité. Mais ça ne résoudra pas le problème du tout. Notre sujet, l'approvisionnement du médicament, c'est aussi le bon usage : on va surtout faire des tests pour vérifier que le médicament est bien utile.

Vendre à l'unité vous pose donc problème ?

Ce n'est pas une bonne idée en soi. Le sujet, c'est que le conditionnement soit adapté à la posologie et que le médecin prescrive en fonction de ce que la Haute autorité de santé dit comme règles. Il faut aussi que l'industriel adapte la boîte à la posologie, et comme ça, on a aucun médicament gâché. La principale source de gaspillage, c'est que les patients ne vont malheureusement pas au bout du traitement et gardent une partie du traitement quand ils s'estiment guéris. Il faut aller au bout du traitement.

Nous achetons des médicaments dans les pays asiatiques, nous sommes complètement dépendants

Philippe Besset

à franceinfo

Le gaspillage est donc un problème majeur ?

Oui, et il ne se réglera pas cet hiver. Nous achetons des médicaments dans les pays asiatiques, nous sommes complètement dépendants. Et c'est illusoire de penser que nous arriverons cet hiver à avoir assez de stock si on ne fait pas des efforts sur le bon usage : ne prendre des médicaments que quand ils sont indiqués, que quand un médecin les prescrits.

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