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Pays-Bas : arrêt d'une étude sur le viagra après la mort de 11 bébés

Les chercheurs voulaient voir si le médicament pouvait favoriser l'afflux sanguin dans le placenta et stimuler la croissance de fœtus qui présentaient de graves problèmes de développement.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Des tablettes de viagra lors d'une conférence de presse à Berlin (Allemagne), le 27 novembre 2017. Image d'illustration. (PAUL ZINKEN / DPA / AFP)

Onze bébés sont morts pendant la grossesse de leurs mères dans le cadre d’une étude clinique menée aux Pays-Bas. Les chercheurs avaient prescrit du viagra aux femmes enceintes, car ils espéraient que la petite pilule bleue favorise l’afflux sanguin dans le placenta et stimule ainsi la croissance des fœtus concernés qui connaissaient des problèmes de développement. Le viagra est un médicament qui lutte contre les troubles de l’érection, en favorisant la dilatation des vaisseaux sanguins.

Les chances de survie des bébés nés après ce type de complications in utero "est faible et il n'y a pas d'autre traitement", ce qui justifiait cette étude, affirme Amsterdam UMC (en néerlandais). Les chercheurs ont mis fin à l’étude, menée dans dix hôpitaux du pays. Au moment de l'arrêt des essais, lancés en 2015, 93 femmes s'étaient vu prescrire du viagra pendant leur grossesse, 90 autres un placebo.

Un chercheur "choqué" par les résultats des essais

Aucune des femmes recrutées pour cette étude n'a eu de complication due à la prise du médicament. En revanche, 19 bébés confrontés in utero au viagra sont morts, 11 d'entre eux probablement en raison d'une hypertension pulmonaire qui pourrait être liée au médicament. Six autres nourrissons nés prématurés souffraient également de problèmes pulmonaires, mais ils ont survécu.

Dans le groupe placebo, neuf enfants sont morts mais aucun de complications pulmonaires, tandis que trois bébés nés avec ces complications ont survécu. Une dizaine de femmes qui ont participé à l'étude attendent maintenant dans l'angoisse la fin de leur grossesse, ont rapporté des médias néerlandais.

Le gynécologue Wessel Ganzevoort, qui a dirigé l'étude, s'est dit "choqué" par les résultats des essais. "La dernière chose que nous voulons, c'est nuire aux patients", a-t-il affirmé au quotidien De Volkskrant (en néerlandais). Il a ajouté que les résultats de l'étude ont été transmis à des chercheurs canadiens qui mènent des travaux similaires.

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