Médicaments : des pénuries de plus en plus préoccupantes
Sur son site internet, l'Ordre des pharmaciens s'inquiète des ruptures de stock que connaissent certains médicaments. En 2016, 200 000 déclarations de rupture ont été enregistrées.
Les pénuries répétées de médicaments inquiètent l'Ordre des pharmaciens. Sur l'année 2016, quelque 200 000 déclarations de ruptures de stock ont été enregistrées en France. Un médicament déclaré "en rupture" signifie qu'il est indisponible dans les trois jours.
Environ 22% des vaccins ont connu des problèmes d'approvisionnement cette année. Cela concerne aussi de nombreux médicaments, notamment les traitements pour la ménopause ou la thyroïde. La durée moyenne de rupture est aujourd'hui de 109 jours, selon l'organisation professionnelle. C'était deux fois moins il y a un an.
Une gestion à flux tendu
Pour expliquer ces difficultés de plus en plus importantes à se procurer certains médicaments, l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) parle dans son rapport annuel "de nouvelles stratégies industrielles de rationalisation des coûts de production, qui conduisent les laboratoires à produire en flux tendu". Certaines molécules ne sont ainsi produites que par une seule usine dans le monde. C'est notamment le cas en Chine et en Inde, où se trouvent de nombreux sites. Il suffit donc d'un problème d'approvisionnement en matières premières, d'un souci sur la chaîne de fabrication ou encore d'un atelier fermé pour que la production s'arrête.
Dans les pharmacies françaises aussi, la gestion à flux tendu est devenue la norme. Parfois, de nombreuses officines se retrouvent privées au même moment d'un même médicament, à la suite d'un accident de transport, d'un retard ou d'une mauvaise anticipation.
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