Deux études mettent en avant les effets bénéfiques du baclofène chez les gros buveurs d'alcool
Selon les premiers résultats dévoilés vendredi, 56,8% des patients traités avec ce médicament ont arrêté ou fortement réduit leur consommation d'alcool, contre 36,5% chez ceux recevant un placebo.
Les effets sont bien là. Le baclofène permet de réduire la consommation d'alcool chez les gros buveurs, selon les résultats définitifs de deux études rendus publics vendredi 17 mars. Ces conclusions confirment de premiers résultats, présentés en 2016.
Les résultats définitifs de l'étude Bacloville, promue par l'Assistance Publique des hôpitaux de Paris (AP-HP), confirment "un effet positif" du baclofène à fortes doses sur la réduction de la consommation d'alcool au bout d'un an de traitement. Ainsi, 56,8% des patients traités ont arrêté ou fortement réduit leur consommation, contre 36,5% chez ceux recevant un placebo.
"Un plus dans l'arsenal thérapeutique"
L'essai, réalisé sans sélection ni sevrage préalables, a inclus, de mai 2012 à juin 2013, 320 patients âgés de 18 à 65 ans, suivis par des médecins généralistes. Il s'agissait de malades "tout venant, comme en vie réelle, parmi lesquels des dépressifs, des usagers de drogues ou des patients atteints de cirrhose", indique le coordonnateur de cet essai.
D'une durée de sept mois, l'étude Alpadir a également inclus 320 patients répartis par tirage au sort en deux groupes. La baisse de consommation observée a été plus importante dans le groupe traité par baclofène, et encore plus marquée chez les buveurs à haut risque. "Des buveurs de 12 verres par jour sont passés à 3 verres avec le baclofène contre 4,5 avec le placebo", note le responsable de l'étude. "Ce médicament apporte un plus dans l'arsenal thérapeutique" contre l'alcoolo-dépendance, estime-t-il.
Si le baclofène peut entraîner certains effets secondaires, comme la somnolence ou des troubles de mémoire, rappelle France Inter, il apparaît toutefois comme un outil important, alors que l'alcoolisme est responsable en France de la mort de 50 000 personnes par an.
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