La production de médicaments "doit être le grand projet européen de réindustrialisation de notre continent", plaide la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France

En 2023, près de 5 000 signalements et risques de ruptures de stocks ont été recensés par l'Agence nationale de sécurité du médicaments (ANSM).
Article rédigé par franceinfo
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Le gouvernement va annoncer des mesures concrètes pour anticiper la pénurie de médicaments. Image d'illustration. (STEPHANIE PARA / MAXPPP)

La production de médicaments "doit être le grand projet européen de réindustrialisation de notre continent", a plaidé jeudi 22 février sur franceinfo le président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), Philippe Besset. Le gouvernement a annoncé mercredi des mesures concrètes pour anticiper les pénuries de médicaments. En 2023, près de 5 000 signalements et risques de ruptures de stocks ont été recensés par l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM).

Pour assurer une meilleure disponibilité des médicaments, la feuille de route triennale (2024-2027) prévoit des efforts de relocalisation et de hausse de la capacité de production de "147 médicaments stratégiques", ceux pour lesquels la France dépend le plus des importations extra-européennes.

Des tests sanguins en pharmacie pour les antibiotiques ?

"La première des réponses, c'est de produire les médicaments sur notre sol français et européen", souligne le président du principal syndicat de pharmaciens d'officines. "Il faut rapatrier les molécules essentielles sur le sol européen, appuie-t-il, mais il ne faut pas que l'Etat soit naïf là-dessus" dans un contexte de forte concurrence mondiale. La production des principes actifs, des médicaments matures et des génériques s'étant délocalisée en Chine et en Inde.

En matière de bon usage des médicaments, l'accent va être mis sur la non-prescription d'antibiotiques. "On consomme beaucoup d'antibiotiques en France, trop", explique le pharmacien : "Ça pourrait être réduit par de nouveaux process qui demanderaient aux médecins ou aux pharmaciens de vérifier si l'antibiotique est vraiment utile", assure Philippe Besset. "Ce qu'on va faire, ce sont des tests, c'est-à-dire permettre aux médecins de faire des tests avec une petite goutte de sang, afin d'objectiver si la maladie est bien bactérienne", précise-t-il. Un "test" qui "pourra se faire en pharmacie" également, selon lui.

Pour anticiper au mieux les pénuries, l'exécutif mise également sur une meilleure information des médecins et pharmaciens. "C'est une volonté de permettre aux médecins de savoir si les médicaments sont en rupture pour pouvoir en donner d'autres, et une volonté de donner aux pharmaciens la possibilité de les échanger sur une liste qui sera créée par la Haute Autorité de santé", explique le président de la FSPF.

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