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Une bactérie mutante, la Clostridium, inquiète Marseille

Une souche pathogène de la bactérie Clostridium inquiète les Marseillais. Six nouveaux cas d'infection ont été recensés ces dernières semaines dans des maisons de retraite de la ville. Depuis son apparition dans les Bouches-du-Rhône en mars dernier, la bactérie mutante a fait trois morts.
Article rédigé par Cécile Mimaut
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Richard Mouillard/PHOTOPQR/LE PROGRES Maxppp)

Au total, 41 cas d'infection par le Clostridium difficile ont été recensés dans les Bouches-du-Rhône ces huit derniers mois, dont 10 à Marseille, où la bactérie a fait trois morts cet été. "Les principaux facteurs de risque d'infection par la bactérie sont un âge supérieur à 65 ans et l'administration d'antibiotiques qui déséquilibrent la flore intestinale, permettant ainsi aux souches de Clostridium  difficile de s'implanter et de se multiplier, une baisse des défenses immunitaires ainsi qu'une hospitalisation", indique l'Institut de veille sanitaire sur son site. Egalement dénommée souche 027, cette bactérie mutante s'attaque aux systèmes intestinaux fragilisés provoquant fièvre, nausées, et surtout diarrhées sévères qui, dans certains cas, peuvent être fatales. 

Une bactérie ultra-résistante et contagieuse

Apparue en 2000 aux Etats-Unis, puis en Europe, la bactérie se transmet par contact avec la bouche des surfaces contaminées par les selles. Sa résistance à la plupart des solutions désinfectantes généralement utilisées en milieu hospitalier, comme les solutés hydro-alcooliques utilisés par le personnel soignant par exemple, en fait une bactérie très contagieuse. 

Afin d'enrayer sa propagation, les autorités sanitaires ont donc mis en place des mesures strictes de surveillance et de prise en charge des patients. A Marseille, les patients infectés sont ainsi transférés dans l'un des 35 lits d'isolement que comptent les hôpitaux de la ville, où ils sont traités par réhydratation. Un traitement antibiotique et une intervention chirurgicale peuvent parfois être nécessaires.

Aujourd'hui, l' épidémie est contenue et les foyers éteints mais les établissements qui accueillent des personnes âgées sont toujours placés sous surveillance. La prévention et le dépistage rapide restent les meilleurs armes contre la bactérie.

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