Un français sur trois souffre de maladie de peau
"Parce qu’elles engagent souvent le pronostic vital, les maladies de peau sont actuellement les grandes oubliées de la santé publiques. Elles sont pourtant au 4ème rang mondial des maladies reconnues comme affectant le plus la qualité de vie", écrit la Société française de dermatologie dans son communiqué.
Consciente que l’on manquait de données objectives et quantifiables sur la réalité quotidienne des problèmes de peau de la population française, la Société Française de Dermatologie (SFD) a décidé de lancer une vaste étude pour évaluer la prévalence des maladies de peau, mais aussi leur impact psychologique, sociétal, économique, ainsi que leur répercussion sur la vie professionnelle et les loisirs des personnes atteintes. Au total 40.000 personnes de 15 ans et plus ont été interrogées sur internet du 21 septembre au 3 novembre 2016.
Un français sur trois a déclaré présenter une maladie de peau, soit 16 millions de Français. Parmi eux, 33% sont des femmes et 28% des hommes. De plus 80% des malades souffrent de deux maladies de peau.
Douze affections cutanées ont été recensées en tête de liste
Des maladies stigmatisantes
"Elles s’affichent, se rendent visibles, générant souvent un sentiment d’exclusion, voire de honte", indiquent les auteurs. Leurs traitements, dans le cas des maladies cutanées chroniques, sont la plupart du temps lourds, coûteux et complexes. Elles subissent de plein fouet les facteurs environnementaux : soleil, chaleur, humidité ont un impact direct sur le ressenti du patient (douleur, prurit) et peuvent engendrer des complications (macération, infection). D’où la nécessité, pour la personne atteinte et son entourage, d’adapter en permanence leurs conditions de vie.
La prise en charge doit être rapide
Une prise en charge rapide permet, dans la plupart des maladies cutanées, de limiter les dégâts. Car souvent, plus le diagnostic et les traitements tardent, plus lourdes, voire irréversibles sont les conséquences pour les patients... et plus salée sera la note pour la collectivité. Sans compter que certaines maladies cutanées chroniques sont souvent associées à d’autres facteurs de comorbidité (hypertension, diabète, maladies ostéo-articulaires...) qui eux-mêmes s’aggravent faute de diagnostic posé à temps.
Un reste à charge trop lourd pour le patients
Crèmes, pommades, lotions, émollients... Quand on souffre d’une maladie de peau chronique, ces traitements ne sont pas des médicaments de confort : ils représentent même souvent la seule parade pour traverser les crises, soulager la douleur ou les démangeaisons insupportables, améliorer l’apparence, éviter la surinfection. Malheureusement, ils demeurent peu ou pas du tout remboursés par l’Assurance Maladie. C’est pourquoi, les plus démunis s’en privent, et voient leur maladie s’aggraver. "À terme, en plus d’une inégalité de fait vis- à-vis de l’accès aux soins, le coût sera plus lourd encore pour l’Assurance Maladie et donc la collectivité", concluent les auteurs de l'étude.
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