Cet article date de plus de cinq ans.

Santé : des virus à la place des antibiotiques

Publié
Temps de lecture : 1min - vidéo : 3min
Santé : des virus à la place des antibiotiques
Santé : des virus à la place des antibiotiques Santé : des virus à la place des antibiotiques (FRANCE 2)
Article rédigé par France 2
France Télévisions

C'est un espoir pour les malades résistants aux antibiotiques : et si la phagothérapie, cette technique de soin qui utilise des virus bactériophages, était davantage encouragée dans notre pays ? À ce jour, les autorisations sont données au compte-gouttes. Reportage à Lyon (Rhône), où sept patients ont été traités.

Profiter de la vue depuis son balcon, c'est un plaisir auquel Claude Gavat a bien cru ne plus jamais goûter. À 89 ans, il a failli succomber à une infection. Tout est parti de sa prothèse du genou. Trois mois d'antibiotiques n'ont pas réussi à venir à bout de la bactérie, qui s'est ensuite attaquée à plusieurs organes, dont son cœur. Impossible d'enlever la prothèse : le cœur de Claude est trop faible pour une telle opération. Le médecin lui propose alors une intervention de la dernière chance : la phagothérapie. Son principe est d'utiliser des virus tueurs de bactéries. Ils vont entrer dans les microbes et les pirater pour se multiplier. Ils les détruisent, libérant de nouveaux virus qui vont à leur tour aller tuer d'autres bactéries.

Une pratique encore très encadrée

La technique est autorisée seulement à titre exceptionnel en France, quand il n'y a plus aucune solution. L'intervention de Claude a eu lieu en novembre dernier à l'hôpital de la Croix-Rousse, à Lyon (Rhône), l'un des rares à pratiquer la phagothérapie. La difficulté était de trouver le bon phage, celui capable de tuer la bactérie résistante. Ici, une équipe de recherche travaille sur le sujet. Des tests sont faits sur les bactéries responsables de l'infection. Avant d'être utilisés chez un patient, les phages doivent être soigneusement purifiés et préparés. L'agence française de sécurité du médicament (ANSM) ne donne aujourd'hui les autorisations qu'au cas par cas.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.