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Promenons-nous loin des pots d’échappement…

La pollution de l'air sur le système cardiorespiratoire a des effets néfastes à court terme chez les seniors.
Article rédigé par La rédaction d'Allodocteurs.fr
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Promenons-nous loin des pots d’échappement…

Selon une étude parue ce 6 décembre dans The Lancet et menée à Londres sur 135 adultes de plus de 60 ans, une marche de deux heures dans un environnement pollué a des effets négatifs très notables sur le plan cardiorespiratoire. Des effets qui contrebalancent une partie des bienfaits de la promenade.

Pour leur étude, les chercheurs ont recruté des seniors londoniens sans pathologie respiratoire identifiée, mais également des patients de même profil général, mais diagnostiqués d'une BPCO (bronchopneumopathie pulmonaire chronique obstructive), ainsi que des patients atteints d’une cardiopathie ischémique stable. Tous les participants étaient non-fumeurs depuis au moins un an. Équipés d’un appareil collectant des données sur les concentrations de particules fines et ultrafines, de CO2 et de dioxyde d’azote, ils ont été aléatoirement assignés à une balade dans un parc urbain (Hyde Park) ou dans une rue commerçante d’Oxford Street…

Hyde Park contre Oxford Street

Alors que chez tous les participants, la marche à Hyde Park a entraîné une augmentation de la fonction pulmonaire et une diminution du rythme cardiaque "jusqu’à 26 heures après la promenade" ces effets bénéfiques étaient notablement moindres chez ceux qui ont arpenté Oxford Street, expliquent les chercheurs dans The Lancet.

Au terme de la promenade sur Oxford Street, les patients atteints de BPCO ont rapporté près de deux fois plus de toux et d’essoufflement, trois fois plus d’expectoration et quatre fois plus de respirations sifflantes que ceux explorant Hyde Park. Une corrélation nette entre la diminution des fonctions pulmonaires et l’augmentation de l’exposition au dioxyde d’azote ainsi qu’aux particules fines et ultrafines. Une corrélation analogue a été observée chez les patients sains concernant les concentrations de CO2 et de particules ultrafines.

"L'exposition à court terme à la pollution routière entrave les effets cardio-pulmonaires bénéfiques de la marche chez les personnes atteintes de BPCO, de cardiopathie ischémique et de maladies cardio-pulmonaires chroniques", insistent les chercheurs.

Voir aussi : Pollution aux particules fines : quels effets sur la santé ?

Les espaces verts, plus qu'un simple cadre...

Le professeur Kian Fan Chung, professeur de pneumologie à l'Imperial College de Londres et co-auteur de l'étude, conseille "aux nombreuses personnes âgées pour qui la marche est le seul exercice" physique, d'aller marcher dans les parcs et espaces verts, dans la mesure du possible.

"Notre étude fournit un message clair pour améliorer la qualité de l'air que nous partageons tous. À Londres, l'introduction de la zone à faibles émissions a eu peu d'incidence sur les niveaux de particules. Des solutions plus radicales, telles que celles récemment annoncées (pour éliminer progressivement les taxis diesels et les remplacer par des véhicules électriques, NDLR), sont nécessaires", a-t-il conclu.

avec AFP

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