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Pollution de l’air : des taux inquiétants dans un quart des écoles

A Paris et à Marseille, une école sur quatre est exposée à des taux de pollution au dioxyde d’azote supérieurs aux seuils légaux, selon les associations Respire et Greenpeace.
Article rédigé par La rédaction d'Allodocteurs.fr
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Respire s’est appuyée sur les données d’Airparif, organisme francilien de surveillance de la qualité de l’air

La pollution urbaine n’épargne pas les écoles. Selon les associations Respire et Greenpeace, les niveaux de pollution aux abords d’un quart des établissements scolaires de Paris et de Marseille dépassent les seuils légaux de concentration en dioxyde d’azote (NO2). Les cartographies de ces deux villes établies par les associations et rendues publiques le 28 mars 2019 témoignent de la mauvaise qualité de l’air respiré par les écoliers. Un constat inquiétant pour leur santé, puisque le NO2 possède une toxicité cardiaque et pulmonaire et pourrait favoriser l’asthme et les affections pulmonaires chez les enfants.

548 établissements parisiens trop pollués

Pour la capitale, Respire s’est appuyée sur les données d’Airparif, organisme francilien de surveillance de la qualité de l’air, pour construire une cartographie des établissements scolaires d’Île-de-France, de la crèche au lycée.


Résultat : en 2017, 682 établissements franciliens sur 12.520 étaient exposés à des niveaux de pollution supérieurs aux normes de NO2. La grande majorité des écoles touchées se trouvent dans Paris intra-muros, où se concentre la pollution. Selon Respire, 548 établissements parisiens, soit 26% des écoles de la capitale, affichent à leurs abords des taux de pollution supérieurs aux seuils légaux. Ce chiffre chute à 125 dans la petite couronne et à neuf dans la grande couronne.

L'association Respire s'est également intéressée aux particules fines PM10 et PM2,5. Un seul établissement dépassait en 2017 les seuils légaux de PM10. Mais selon les critères plus stricts de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la totalité des établissements scolaires parisiens dépassent les recommandations pour les PM2,5 et 97% pour les PM10.

58% des écoles marseillaises à moins de 200m de taux "illégaux"

Même constat dans la ville de Marseille, où l’association Greenpeace a réalisé une cartographie en s’appuyant sur les données d’AtmoSud, organisme de surveillance de l'air en région Provence-Alpes-Côte-d’Azur. Elle assure qu’environ 25% des écoles élémentaires et crèches de la cité phocéenne sont situées dans des zones où l'air extérieur contient des concentrations de NO2 supérieures aux taux fixés par les directives européennes. Plus précisément, "22 % des écoles et crèches sont à moins de 50 mètres d’une concentration illégale de dioxyde d’azote, et 58% à moins de 200 mètres. C’est alarmant, d’autant plus que le respect des normes ne garantit pas aujourd’hui l’absence de risques pour la santé", selon Sarah Fayolle, chargée de campagne Pollution de l’air et Transports à Greenpeace France citée par l'association. 

Agir sur le trafic routier

Comment expliquer de tels dépassements ? "Le facteur principal semble être la distance aux axes routiers", selon l’association Respire. En effet, les émissions de NO2 proviennent en partie des moteurs des véhicules automobiles. Le chauffage et les moteurs des bateaux contribuent également aux émissions d’origine humaine.

Et pour limiter l’exposition des écoliers à cette pollution, les associations militent pour des mesures concrètes. L'association Respire recommande ainsi de mettre en place une zone à faible émission (ZFE) "ambitieuse", c’est-à-dire une voie réservée au covoiturage, aux transports en commun et aux véhicules électriques, sur les autoroutes urbaines autour de Paris, ou encore de restreindre la circulation autour des écoles. "Pour que [les écoliers] puissent respirer sans danger, c'est l'ensemble du trafic routier qui doit être réduit" martèle de son côté Greenpeace pour la ville de Marseille.

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