Parkinson : les pesticides menacent agriculteurs et riverains
Longtemps suspecté, le lien entre pesticides et maladie de Parkinson est désormais régulièrement démontré par des recherches. C'est à nouveau le cas dans une étude épidémiologique parue ce mardi dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire. Elle montre que le risque de contracter la maladie de Parkinson est plus élevé de 10% chez les agriculteurs et plus particulièrement chez les viticulteurs, gros consommateurs de produits phytosanitaires. En 2000, ils épandaient 20% des tonnages de pesticides sur le territoire français.
L'étude révèle aussi que les familles d'agriculteurs et les riverains des exploitations présentent plus de risque d'être malades. Selon les auteurs de l'étude, l'incidence de la maladie de Parkinson dans les régions les plus viticoles est plus élevée de 10% par rapport aux cantons sans viticulture.
Les pesticides ont bien un impact au niveau des cellules, et plus précisément dans les mitochondries que l'on pourrait définir comme les usines à énergie des cellules. Le professeur Philippe Remy, neurologue à l'hôpital Henri-Mondor (Créteil), explique que les insecticides bloquent le fonctionnement des mitochondries et contribuent à la mort des neurones. Mais on ignore encore pourquoi certains neurones sont plus sensibles que d'autres à ce blocage des mitochondries.
Si le rôle de l'exposition des riverains aux produits phytosanitaires était démontré dans l'apparition de la maladie, alors, selon les auteurs de l'étude, le nombre de cas attribuables aux pesticides pourrait être bien plus élevé.
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