Lyme : la position de l'Ordre des médecins de l'Ain fait grincer des dents
Tout part de recommandations officielles relatives au dépistage des maladies transmises par les tiques, publiées fin juin par la HAS. Une partie du texte a fait l'objet d'une vive controverse entre les rédacteurs. Il propose en effet de regrouper les cas qui ne relèvent ni d'une maladie de Lyme dûment diagnostiquée, ni d'autres infections proches, sous un terme générique : SPPT (pour "symptomatologie/syndrome persistant(e) polymorphe après une possible piqûre de tique").
Ces termes ont été rapidement critiqués par une partie des membres du groupe de travail, par la Société de Pathologie Infectieuse de Langue Française (SPILF), et par l’Académie de médecine. Pour ces critiques, ce SPPT est un ensemble de symptômes mal définis, qui n’existe pas dans la littérature internationale, et qui validerait tacitement l’existence d’une forme "chronique", c’est-à-dire résistante aux traitements, de la maladie de Lyme. Cela pourrait conduire à des excès de diagnostics, engageant les patients dans des prises en charge inadéquates.
Voir également : Vous soupçonnez une maladie de Lyme ? C'est faux 9 fois sur 10
Un courrier qui critique ouvertement la position de la HAS
Dans un courrier daté du 20 septembre et adressé à l'ensemble des médecins du département, le conseil de l'Ordre des médecins de l'Ain a rappelé la position de la HAS, mais également celle de l’Ordre. Le conseil départemental met explicitement en garde contre "des diagnostics erronés de maladie de Lyme, favorisant des retards de diagnostic, notamment dans le domaine neuro-psychiatrique".
"Il n'existe AUCUN diplôme [...] permettant à un médecin de se prévaloir médecin spécialiste de la maladie de Lyme", ajoute la lettre.
Le document a été révélé début novembre par l'association ChroniLyme, dont les membres imputent les symptômes dont ils souffrent à une infection par la borréliose de Lyme. L’association s'est insurgée contre cette lettre, l'accusant d'entraîner une "perte de chance" pour les malades.
Dans un communiqué, la HAS a également déclaré "déplore[r] l'initiative du conseil départemental de l'ordre des médecins de l'Ain". Elle estime que ce courrier "ajoute de la confusion dans l'esprit des praticiens" et entraîne "une perte de chance" pour les patients.
avec AFP
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