Les diabétiques se mobilisent contre l'interdiction de pratiquer certains métiers
Pour Gérard Raymond, président de la Fédération française des diabétiques (FFD), il est urgent de modifier les textes réglementaires qui interdisent ou limitent certains métiers aux diabétiques.
"Aujourd'hui, si comme Alizée, Pacôme ou Maximilien, vous avez un diabète, vous ne pouvez pas être ingénieur des mines, marin, policier, hôtesse de l'air, contrôleur de la SNCF, contrôleur de la sécurité sociale...", souligne la pétition intitulée "choisir le métier de mes rêves avec mon diabète".
Deux formes de diabètes existent
Le diabète est un trouble d'assimilation des sucres par l'organisme qui, s'il n'est pas correctement traité, peut aboutir à la cécité ou à des amputations. Il favorise également les maladies cardiovasculaires.
Il existe sous deux formes : le diabète de type 2, de loin le plus courant (90% des cas de diabète), qui se développe progressivement chez des personnes de plus de 40-50 ans qui ont déjà intégré le monde du travail. Le diabète de type 1 apparaît en revanche brutalement chez l'enfant ou le jeune adulte, et est dû à la destruction des cellules du pancréas productrices d'insuline. Il est le plus touché par les interdictions.
Les diabétiques "ont longtemps été considérés comme inaptes parce qu'on pensait qu'ils allaient avoir des complications", selon M. Raymond qui rappelle que la plupart des interdictions en vigueur remontent à des périodes souvent lointaines. Comme pour être ingénieur des mines: "Il y a soixante ou soixante-dix ans, on considérait qu'il devait descendre dans la mine et qu'il lui fallait une bonne vue". "Mais aujourd'hui l'évolution technologique et les nouveaux outils mis à la disposition des diabétiques comme les pompes à insuline ou les capteurs de glucose en continu permettent aux diabétiques de s'auto-contrôler et d'avoir une vie quasiment normale" souligne-t-il.
Certaines professions restent interdites
Dans leur communiqué, la FFD et l'Aide aux Jeunes diabétiques (AJD), l'autre association à l'origine de la pétition, rapportent le cas de Mathilde, 21 ans, recalée à cause de son diabète à la visite médicale de l'Ecole polytechnique alors qu'elle avait été reçue au concours. Une championne de karaté diabétique a été déclarée inapte pour entrer dans la police, après avoir passé le concours d'entrée, selon ces associations.
Selon M. Raymond, il ne doit plus y avoir "de profession interdite" mais des évaluations au "cas par cas" même s'il reconnaît que certains métiers resteront difficiles d'accès pour les diabétiques. La pétition réclame que les professions interdites soient réévaluées une fois par an par un groupe interministériel en tenant compte des "évolutions technologiques et médicamenteuses".
Les associations de diabétiques entendent par ailleurs interpeller les candidats à l'élection présidentielle dans les prochaines semaines.
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